Préambule avant de monter à la Jasse de L’Estagnolette
Voilà six semaines que nous n’avions plus randonné en montagne ni ailleurs non plus. La dernière randonnée, montée de Soulcem au Montcalm par le vallon du Riufret, s’était soldée par un échec dû à notre trop grande fatigue physique et morale. Nous venions de passer deux années intenses et nous n’arrivions plus à récupérer. Le repos s’est donc naturellement imposé.
Six semaines plus tard, les fourmis dans les jambes commencent à nous gagner mais nous ne voulons pas brûler les étapes. Et comme en cette période, la montagne change beaucoup, il était aussi important de retrouver les marques et de découvrir l’état des sommets sans y monter toutefois.
Une destination s’est naturellement proposée dans les classiques que nous faisons très régulièrement : la montée à la Jasse de l’Estagnolette sous le pic du Han dans le massif de Tabe.
Cette randonnée est réalisable quelles que soient les conditions de neige, elle offre une belle vue sur la chaîne des Pyrénées ariégeoises et elle est simple à faire : 8 à 9 km pour 700 mètres de dénivelée dans un cadre sauvage où l’on ne rencontre quasiment jamais de monde.
Montée à l’Estagnolette
Avant d’arriver au parking, nous constatons deux choses : la météo ne s’est pas trompée et les nuages sont bien présents et la neige est bien haute, 1800 mètres en continu.
Nous ne promènerons donc pas les raquettes qui resteront dans le coffre. Ce ne sera pas notre première randonnée raquettes, ce n’est que partie remise.
À notre arrivée au parking, petit espace juste avant Senconac depuis Mercus-Garrabet, quelques très légers flocons tombent. Le froid est présent comme prévu par la météo ; nous sommes prêts à l’affronter. Nous avons croisé quelques chasseurs sur la route et deux d’entre eux s’arrêtent dans le coin ; nous verrons plus tard qu’ils ont chassé plus bas.
Le départ se fait de Senconac (voir Informations plus bas) au niveau des lavoirs et le chemin bifurque avec un panneau indiquant le pic du Han. On ne peut pas rater ce sentier qui est très bien marqué.
C’est parti
Quelques hôtes de ces lieux passent, des vaches gasconnes ; elles ne sont pas dérangées ni par nous ni par Joulua.
Elles ne sont pas dérangées non plus par une troupe de sept mouflons que nous avons l’habitude de voir dans ce secteur mais pas aussi bas. Est-ce que la chasse au mouflon est ouverte ? Espérons que non ou que toutefois les chasseurs ne viennent pas dans le secteur. Nous profitons des quelques instants où la troupe nous observe ; même si nous les connaissons, c’est toujours un spectacle magnifique que de voir ces animaux.
Au retour, elles ne seront pas dérangées par un autre hôte de ce massif, mais il vous faudra lire la suite pour le connaître.
Le repos de six semaines se fait sentir. Nous nous rendons compte que nous manquons d’entrainement mais les muscles et les articulations vont bien. Et finalement, tout va bien. Nous atteignons la cabane du Pas de Crabe en une heure soit un rythme de 450 mètres à l’heure. Nous avions l’impression d’aller tout doucement mais ce temps-là est correct. Nous faisons une petite halte dans cette minuscule cabane pour une à deux personnes où il vaut mieux avoir son matériel pour y dormir à moins de se contenter de bruyères.
Au vu du temps aussi bien la météo que l’heure matinale, nous décidons de monter mais de revenir ici pour prendre notre repas. On verra que nous avons bien fait.
Depuis la sortie de la forêt, plus bas, le vent se fait sentir et nous apprécions d’avoir quelques couches sur nous. Plus haut, il doit vraiment faire froid.
À partir de là, pour ceux qui ne connaissent pas, il faut faire attention aux cairns ou aux quelques marques rondes d’un orange vieilli qui parsèment le chemin.
La jasse de l’Estagnolette
Arrivés à la jasse sous les nuages qui masquent les sommets, nous nous installons à côté du pluviomètre pour prendre quelques photos et nous retrouvons un autre hôte des lieux que nous voyons souvent : le gypaète barbu. Quel plaisir des yeux de voir ce majestueux rapace planer à la recherche de sa nourriture.
Quelques photos faites, quasi en noir et blanc, nous repartons pour faire une petite boucle contournant le promontoire de l’autre côté du ruisseau.
De l’autre côté se trouve un ruisseau alimenté par la fonte des neiges et quelques sources qui débitent encore un peu. Il faut le suivre en restant toujours sur la rive droite et en évitant les méandres plus bas et ensuite traverser le ruisseau qui descend de l’Estagnolette pour retrouver une zone marécageuse que longe le chemin de la montée.
En descendant nous croisons un autre mouflon qui se dépêche de nous laisser le passage ; c’est vraiment rapide dans ce genre de terrain.
Nous retrouvons ensuite la cabane avec les premières éclaircies et nous allons pouvoir manger à l’abri du vent devant la cabane et au soleil. Le pied, quoi !
Il ne nous reste plus qu’à retrouver notre voiture et au passage les vaches qui n’étaient pas dérangées par … un beau renard qui a pris ses jambes à son cou et qui détale dans le troupeau de vaches. Joulua a cru que c’était un chien qui voulait jouer et il faut que j’élève la voix pour qu’elle revienne.
Nous voilà revenus au parking, contents de cette courte mais agréable sortie, prêts à redémarrer une saison.
- Google Maps et trace GPX
- Carte IGN TOP 25