Envie de se retrouver là-haut, à la cabane du Taus du Valier
Avec ce début d'année et les conditions de neige quasiment absente, nous allons en profiter pour monter à la cabane du Taus du Valier (Description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) que j'avais repérée, semaine précédente depuis la cabane du Clos du Lac (Description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) comme étant accessible sans équipement ou presque. Lors de cette dernière sortie, Nathalie n'avait pas pu se joindre à Joulua et moi-même et sortir ensemble nous manquait déjà.
Le beau temps est annoncé pour le week-end complet avec notamment de très bonnes conditions pour le samedi soir, propices à des time liasses et photos de nuit. Nous verrons ce que nous pourrons faire en étant sur place en fonction de l'enneigement. Toutefois, je préfère monter uniquement les crampons et le piolet plutôt que les raquettes et cela va s'avérer un bon choix.
C'est donc parti !
Samedi matin, montée à la cabane
Le point de départ de la randonnée est situé sur le parking du Pla de La Lau. Arrivés au parking, nous constatons que celui-ci est quasiment vide. Nous serons seuls ou presque et c'est très bien ainsi.
Le sentier suit le GR10 en traversant le ruisseau par les passerelles juste après la maison du Valier. La montée se fait d'abord dans la forêt en direction du Cap des Lauses en suivant le ruisseau du Muscadet avec ses nombreuses cascades.
Au détour d'un lacet, un gros cairn indique une traversée du ruisseau afin de rejoindre l'autre rive et le chemin qui mène à la cabane de Trémul ; c'est une autre histoire que je vous raconterai bientôt.
Un changement de vallon permet d'aller vers la cabane d'Aouen et se fait avec une belle vue sur la cascade principale du Muscadet, après avoir esquivé les gros blocs d'un éboulis important.
Peu avant la cabane d'Aouen, le GR10 passe à gué sur le ruisseau du même nom. Quelques isards, a priori, s'égayent en haut des crêtes. Ils sont trop loin pour bien les distinguer mais Joulua, avec ses yeux perçants, nous a encore une fois averti de leur présence.
Une fois traversé le ruisseau, la montée se fait avec de nombreux lacets et passe au début dans ce qui, en été, est un champ de framboisiers dans lequel nous nous arrêtons souvent. Ce n'est, bien évidemment, pas le cas cette fois-ci.
Les quelques dernières centaines de mètres pour arriver au Cap des Lauses se font souvent droit dans la pente. En effet, les parties plus à l'ombre ont vu la neige s'accumuler et se transformer en glace. Tant que nous pouvons éviter les crampons, nous le ferons. Au Cap des Lauses, le GR10 part sur la gauche en direction du lac de Bethmale et du col de la Core. Sur la droite, c'est un balisage jaune que nous suivons en direction de la cabane et des étangs de Milouga, Arouech et Cruzoux.
C'est sous un grand soleil que nous arrivons à la cabane du Taus du Valier après un peu plus de 1100 mètres de dénivelé et presque 5 kilomètres. Une bonne surprise nous attend. L'eau coule en effet au niveau de l'abreuvoir. Par contre, la mauvaise surprise concerne le niveau de neige, qui est vraiment très faible et qui a diminué depuis la semaine dernière.
La température est excellente et nous mettons nos affaires à sécher car il a fait malgré tout un peu chaud en montant. La cabane se sépare en deux parties, une réservée au berger pour les estives ; elle est fermée. L'autre, ouverte et dont la porte s'ouvre vers l'extérieur (pelle obligatoire en cas de neige importante), est composée de deux étages avec des bas-flancs équipés de matelas. Une table, des chaises et une cheminée complète le tableau, rendant cette cabane très agréable. Nous étions toujours passés à côté sans jamais nous y arrêter. La découverte est donc des meilleures.
Nous nous installons en bas en vidant nos sacs car pour moins se charger, en hiver nous ne prenons pas de petits sacs pour la journée comme nous le faisons le reste de l'année.
Nous profitons du grand soleil pour manger dehors et admirer en même temps le paysage.
Il nous reste plus qu'à aller faire la sieste devenue traditionnelle avant de partir se promener l'après-midi.
Samedi après-midi, en direction du Milouga
La sieste a été bonne mais a duré un peu trop longtemps. Nous ne partons que vers 15h30 et comme le soleil se couche tôt, nous ne pourrons pas aller trop loin. Demain matin, je compte monter vers les Espugues et faire un col ou un sommet en fonction des conditions. Cet après-midi sera donc consacré à une balade vers les étangs.
La neige est discontinue mais bien glacée. Nous chaussons donc les crampons rapidement et passons dans l'herbe lorsque cela est nécessaire.
Nous arrivons à l'étang de Milouga, gelé. Le soleil baisse et passe derrière les montagnes. Il éclaire encore le Mont Valier, seigneur des lieux, mais le col de Pécouch pour se rendre au refuge des Estagnous n'est déjà plus dans la lumière.
Nous rentrons à la cabane dans une ambiance qui laisse augurer d'une soirée grandiose et elle le sera.
En arrivant, au loin, nous voyons que la porte est ouverte ; nous allons avoir de la compagnie pour passer la soirée. Cinq jeunes et un chien font une boucle sur deux jours depuis le col de la Core avec une nuit à la cabane. Ils se sont installés en haut et leur chien en bas, mais il montera durant la nuit. Vous saurez bientôt pourquoi.
Nous faisons connaissance et discutons autour d'un feu avant de prendre le repas en attendant l'explosion de couleurs du soir.
Les prémisses sont là.
Samedi soir, plein les yeux
Je le dis et répète souvent. L'hiver est une saison magnifique pour faire des photos de nuit. L'air est toujours pur et l'atmosphère reste stable. Les conditions sont parfaites pour réussir les photos. Bon, OK, il fait froid mais il suffit de s'équiper et de prévoir le matériel nécessaire pour les batteries. Et tout va bien ; il ne reste qu'à ouvrir les yeux.
En parallèle de ces photos, un time lasse est en train de capter une photo toutes les 30 secondes pendant 15 heures qui sont résumées en 1 minute.
Dimanche matin, montée aux Espugues puis retour
Après une nuit un peu agitée au début, le jeune chien de nos compagnons de soirée ayant tendance à monter sur le bas-flanc, et surtout à se coucher sur moi, ce qui est plus gênant pour dormir, le matin se lève et nous annonce une très belle journée.
Petit déjeuner classique à la fin duquel nous nous séparons des cinq jeunes qui partirons plus tard.
Au vu des conditions, je propose à Nathalie de nous rendre à la cabane des Espugues (Description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) en faisant les fonds de vallons afin de trouver de la neige qui porte et pouvoir chausser les crampons.
Nous allons suivre approximativement le sentier balisé jaune qui se dirige vers l'autre cabane en maximisant nos passages dans la neige.
Nous profitons d'une très belle lumière sur les hauteurs, qui illumine le Mont Valier. L'étang d'Arouech, comme celui de Milouga, est gelé et les deux le resteront encore longtemps.
Le point de vue à 360° est somptueux mais si nous voulons ne pas rentrer trop tard, il va falloir écourter notre balade. De plus, le dévers en direction de Cruzoux est important et bien glacé ce matin. Cela nous conforte dans notre décision.
Nous revenons donc à la belle cabane des Espugues, toujours aussi belle et bien équipée. L'eau coule aussi au niveau de l'abreuvoir.
De retour à la cabane du Taus du Valier, nous rangeons toute nos affaires avant de prendre notre repas. Pendant ce temps, un couple monte avec les skis sur le dos en désespérant de trouver de la neige. J'espère qu'ils auront pu trouver un endroit où les chausser mais la descente aura été sûrement de courte durée.
La descente se fait par le même chemin avec au passage les effets du gel sur un petit ruisseau croisant le GR10.
Comme d'habitude la montagne nous aura amené sont lot d'excellents moments de solitude et de partage, et de paysages colorés
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