Retour à la jasse de Sédar
Après un week-end jardinage donc loin de la montagne et avec une météo pas très engageante pour cette fin de semaine, la décision est prise de monter à la jasse de Sédar pour profiter à la fois de cette belle cabane (voir la description sur le site Refuge, cabanes et abris des Pyrénées) bien située ainsi que de l'étang d'Appy et du pic de Saint-Barthélémy qui est notre objectif du vendredi matin. Ah oui, vous ne l'aviez peut-être pas remarqué mais nous sommes en vacances et non en week-end.
C'est donc parti !
Jeudi matin, montée à la cabane de la jasse de Sédar
Pour une fois, nous ne montons pas trop tôt. En effet, la météo annonce de la pluie en début de matinée et comme la montée est courte (deux heures environ), nous préférons laisser passer le mauvais temps.
Nous partons du parking d'Appy qui est notre point de départ habituel. Il est possible aussi de monter par la piste pastorale un peu plus loin, mais nous ne lui trouvons pas d'intérêt.
Le sentier est balisé jaune et il passe dans une zone pastorale. Attention donc en période d'estive en début ou en fin, à la présence du patou qui n'est pas des plus agréables (et pourtant j'adore ces chiens de protection).
Quelques gouttes tombent encore sous le vent mais avec la protection des sacs, cela n'a pas d'impact.
Le sentier se suit jusqu'à la cote 1453 mètres de la carte IGN et au lieu de partir à 90° à gauche, il faut continuer tout droit. D'ailleurs c'est bien indiqué par une croix jaune puisque l'on quitte le chemin qui monte à l'étang d'Appy ; pour une fois, il faut suivre la croix. A partir de là, le sentier n'est plus balisé mais uniquement cairné de temps en temps mais comme il est bien marqué et qu'il a été entretenu récemment, on le parcours sans difficulté.
Avec la fonte importante de la neige, le sentier est très humide voire marécageux par endroit. J'essaye de faire couler l'eau plus directement dans la pente en ouvrant quelques points mais le sentier ressemble plus à un petit ruisseau sur certaines zones.
La neige ne se trouve qu'à partir du ruisseau de Girabal ; elle est molle et peu profonde et les crampons se promènent toujours au fond du sac. Il n'était toutefois pas prévu de les mettre avant la montée au pic de Saint-Barthélemy. A la sortie de la forêt, le vent se fait à nouveau sentir mais la présence du soleil au travers des nuages réchauffe l'atmosphère.
L'eau coule à flot à proximité de la cabane dans laquelle nous avons la bonne surprise de trouver beaucoup de bois sec, dont du petit bois qui sera utile au démarrage. La cabane est propre mais toujours encombrée du matériel que laisse le berger dans cette zone de "stockage". On peut dormir à six avec les deux beaux bas-flancs équipés de matelas mais on mange à deux ou trois maximum sans avoir à manipuler les sacs à dos.
Comme d'habitude, nous nous installons, nous mangeons et faisons une sieste bien au chaud dans nos duvets.
Jeudi après-midi, aller-retour vers l'étang d'Appy
Nous terminons une longue sieste de presque deux heures. Cela commence à devenir habituel et bien agréable. Nous avions laissé la porte ouverte et la cabane a pu s'aérer et se réchauffer avec le beau soleil de l'après-midi.
Nous voilà partis pour l'étang d'Appy en rebroussant chemin. Mais au lieu de suivre le chemin de montée, nous prenons un chemin de traverse cairné qui part sur la droite avant de longer le ruisseau de Girabal à la cote approximative de 1590 mètres. Il évite de redescendre trop bas et rejoint le chemin de l'étant d'Appy à 1550 mètres. Il est très bien cairné et marqué car il est bien emprunté par les animaux plutôt que par les humains. En bref, quand il est déneigé comme c'est le cas aujourd'hui, il ne présente aucune difficulté.
Nous trouvons la neige en arrivant sur le dernier plat menant à l'étang. Elle est bien molle et comme un groupe important est passé avant nous, nous passons sans problème sur la neige déjà tassée. Bon, il est clair que nous ne ferons pas la trace dans une neige vierge jusqu'à la cabane de l'étang d'Appy.
L'étang d'Appy est toujours gelé sauf à son entrée et les corniches sont toujours présentes sur le parcours du GRP Tour du Massif de Tabe. Il faudra être patient avant de monter par là.
Nous retournons à la cabane de la jasse de Sédar par le même chemin. Avant de revenir sur le sentier normal, nous trouvons du bois que nous ramenons à la cabane afin de la réalimenter au-delà de ce que nous comptons utiliser.
Jeudi soir à la cabane de la jasse de Sédar
Le vent souffle encore fort et je ne laisserai pas la caméra dehors ; de toute manière la couverture nuageuse est importante et ne devrait pas faire un rendu intéressant.
Nous allons faire un bon feu pour réchauffer la cabane et faire sécher nos affaires. La soirée est bien agréable à l'abri avec le vent qui souffle dehors et la nuit sera bonne.
Vendredi matin, en route vers le pic de Saint-Bartélemy
Le soleil se lève sur une mer de nuages dans la vallée et un plafond assez bas chassé par le vent. Le pic de Saint-Barthélemy nous attend sans être toutefois dégagé comme le prévoyait la météo. Ce n'est pas bien grave, nous sommes bien équipés pour y aller.
Les crampons dans le sac avec le piolet car je pense trouver de la neige dure voire de la glace là-haut.
Pour monter, nous ne prenons pas le chemin classique depuis la cabane, chemin qui monte vers le col de Girabal et suit ensuite la crête Est du pic.
Nous montons directement plein Est vers le sentier de Bugarels, balisage jaune, qui serpente sur la crête Sud. La neige est présente sur la jasse et un peu en remontant mais rapidement nous montons dans les rhododendrons avant de retourner la crête dénudée. Nous la suivons en évitant les corniches sur notre droite.
Avant le pic de Bugarels, la neige devient plus abondante mais malgré l'heure elle est molle et permet de progresser correctement.
Les crampons restent toujours dans le sac et n'en bougeront pas. Nous rejoignons le pic de Bugarels au travers des rochers et une petite corniche afin de ne pas se retrouver sur une pente en dévers. Et là, nous prenons le vent. Il était déjà présent auparavant mais nous étions généralement un peu abrités. Maintenant, c'est fini. Tout est plat. Nous n'irons pas au sommet. En effet, la crête est dénudée et presque exclusivement constituée de glace par endroit. Et le vent arrache de petits morceaux qui nous cingle le visage. Même Joulua se recroqueville pour éviter la morsure du vent.
Nous nous abritons quelques instants 100 mètres sous le sommet et comme nous sommes là pour nous faire plaisir, nous préférons rebrousser chemin, même si le pic de Saint-Barthélemey nous tend les bras.
Le pic de Soularac est aussi battu par les vents et nous ne ferons que l'admirer bien évidemment.
Nous retournons à la cabane de la jasse de Sédar pour ranger nos affaires et manger avant de rentrer à la voiture. Nous y croiserons quatre randonneurs venus se faire des grillades par cette belle journée ensoleillée et, heureusement pour eux, pas aussi ventée qu'en haut.
Le retour se fait comme à l'aller mais je regrette de ne pas avoir pris de short car la température est élevée et dans la descente nous sommes protégés du vent.
Il ne nous reste plus qu'à rentrer tôt pour nous préparer à la conférence sur le GR10 qui a lieu le samedi au gîté de la colline verte sous l'égide de l'association des amis du GR10. Mais c'est une autre histoire.
N’hésitez pas à partager sur vos réseaux sociaux si vous avez aimé !