La cabane de Bretounels
La cabane de Bretounels est magnifique. Elle est gérée par des chasseurs que l'on ne peut que remercier pour le superbe travail qu'ils font pour l'entretenir régulièrement. C'est le grand luxe ! Je vous invite à la découvrir en allant sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées.
Si vous êtes intéressés par nos randonnées passées dans le secteur, je vous invite à lire un des articles associés.
Pourquoi sommes nous montés à cette cabane alors que nous y étions déjà montés deux fois ? En tout premier lieu, le site Météo France nous indique qu'avec les dernières chutes de neige, le niveau de risque d'avalanche est de 3 sur 5, tous secteurs confondus et un enneigement continu à partir de 1500 mètres en versant Nord. Il faut donc trouver un lieu où l'on pourra monter sans risque et où l'on pourra ensuite randonner en toute sécurité. Il faut donc éviter avec les dernières chutes de neige les pentes de plus de 30°. Comme vous me suivez régulièrement, vous savez que nous avons pas mal écumé le massif de Tabe cette année ; il est temps de changer, non ?
Le choix se porte donc sur la cabane de Bretounels. Ou tout au moins le secteur car il y a beaucoup de cabanes autour. Monter par le GRP ? Non, nous l'avons déjà fait et je sais qu'un chemin balisé en jaune arrive entre les deux cabanes de Tessoula et de Mousacadou. Cela nous permet d'avoir un nouveau sentier à découvrir et offre l'opportunité en fonction de notre forme de nous arrêter à une de ces deux cabanes. Selon les cartes IGN, le sentier démarre au niveau du camping de Luzenac, passe par le bois de Cibadasses, suit la crête de Ginebrière et rejoint le GRP tour des Montagnes d'Ax.
L'enneigement annoncé dans le Bulletin d'Estimation des Risques d'Avalanche de Météo France est continu en versant Nord à partir de 1500 mètres, mais pas trop important à 1800 mètres, altitude de la cabane : environ 50 cm. Les raquettes seront dans le coffre et en fonction de la situation, elles feront partie de la sortie ou pas.
C'est donc parti pour le balisage jaune ! Enfin, c'est ce que vous pensez. Et c'est aussi ce que nous pensions.
Samedi matin, montée à la cabane de Bretounels
Le point de départ de cette randonnée est situé à Luzenac juste au niveau du parking à l'entrée du camping le Castella. En arrivant, je vois sur le versant sud du massif de Tabe que la neige est bien au niveau annoncé par Météo France sur ces versants. Avec les températures prévues, la neige sera certainement molle dès 11 heures même en secteur ombragée. Les raquettes sont donc de la partie.
Le départ n'est pas indiqué mais très facile à trouver. Il faut ressortir du parking et le contourner par la droite pour passer derrière le camping. Attention, toutefois à ne pas rentrer dans le camping comme le suggère la carte ci-contre, mais à bien contourner le parking comme notre trace l'indique. La carte indique ensuite un croisement entre deux chemins, un qui monte vers notre destination à gauche et un autre qui va vers les ruisseaux de Lavail et de Tartarols.
L'embranchement est aisé à trouver et notre GPS le confirme. Mais là, un doute m'assaille quand je vois le chemin. Il n'a pas été emprunté depuis bien longtemps et des arbustes barrent le chemin après quelques dizaines de mètres.
La décision est rapidement prise en faveur du deuxième sentier en sachant qu'il s'arrête à côté du ruisseau des Tartarols mais qu'il doit y avoir une solution pour rejoindre le GRP. Nous voilà donc partis sans assurance mais avec toutefois une alternative possible en suivant plus loin la piste qui remonte en suivant le ruisseau de Lavail vers la cabane de Boutas, lieu d'estives. Cela doit monter avec de bonnes chaussures.
Nous nous engageons donc sur le sentier non balisé mais très bien marqué. Il serpente en forêt en montant avant de faire une traversée pour changer de vallée. Et là, surprise !
Le sentier rejoint la passerelle indiquée sur la carte puis une autoroute : il est évident que ce sentier sert à faire monter les troupeaux lors des estives car il est large de 4 à 5 mètres et celui par lequel nous arrivons est barré par une corde pour éviter que les bêtes ne bifurquent à cet endroit. Très bonne nouvelle ! On trouve un très vieux balisage jaune mais qui n'est pas vraiment utile.
Avec la fonte l'eau coule de toute part et ne facilite pas la marche avec toutes les pierres glissantes qu'il faut passer. Rien de bien difficile malgré tout. Des balisages divers et variés jalonnent le chemin et nous nous concentrons sur le balisage orange fluo qui nous servira au retour car à l'aller la montée est évident à suivre.
La fin du sentier sur la carte approche lorsque nous devons traverser le ruisseau des Tartarols. Je ne sais pour vous, mais j'aime bien le nom. A partir de là, le sentier disparait complètement mais un balisage diversifié, dirai-je, prends le relais : du rouge, du bleu, du rouge et du bleu, ... De toute manière, il faut monter et au bout de quelques centaines de mètres on retrouve un sentier bien marqué qui monte toujours dans la même direction, Sud-Ouest.
Il continue plus tard vers le Sud-Sud-Est en suivant la croupe qui pique vers le pic des Carmilles ; la neige commence à faire son apparition au sol sans recouvrir le sentier. Le suivre est donc toujours facile et ce jusqu'à la cabane de Coumels dans le bois du même nom. Qu'elle est belle cette cabane avec son point de vue sur le massif de Tabe !
Nous nous y arrêtons quelques minutes pour boire et admirer le paysage. Nous y ferons aussi une découverte que je vous présenterai en photo lors du retour plus loin dans l'article.
Nous ne regrettons pas d'avoir amener les raquettes car continuer sans est pénible dès les premiers mètres. En effet, la neige ne porte pas du tout par endroit et les pas deviennent saccadés rapidement. Nous les chaussons donc et nous voilà repartis. A partir de ce point, le sentier ne se voit plus ni ne se devine et il va falloir faire à l'orientation même si le balisage bleu ou rouge se retrouve régulièrement.
Nous avons abandonné l'idée de nous retrouver entre les deux cabanes de Tessoula et Mouscadou et notre objectif maintenant est de rejoindre directement la cabane de Mouscadou comme première étape, ce qui nous permettra de s'y arrêter éventuellement.
Pour cela il faut continuer sur la croupe en direction du pic des Carmilles quasiment plein Sud et vers 1650 partir vers le Sud-Est pour monter légèrement en direction du GRP.
Ce n'est pas ce que nous allons faire finalement. Mais je ne le savais pas encore. Quelques minutes plus tard, nous rencontrons un petit ruisseau auprès duquel nous nous arrêtons pour manger vers 12h30 dans une petite clairière au soleil. Une fois reposés, nous repartons toujours sur la croupe.
Je sens que Nathalie et moi-même sommes plus en forme que ce que je pressentais (je ne parle même pas de Joulua qui gambade de partout malgré la neige dans laquelle elle s'enfonce). Je continue donc directement vers le pic de Carmilles en retrouvant de temps en temps le balisage bleu qui est juste rassurant mais pas vraiment utile pour se diriger.
Le pic est un simple plat qui surplombe la cabane de Mouscadou et à partir de ce point il n'y a plus qu'une petite centaine de mètres de dénivelé pour atteindre la cabane de Bretounels. Avant d'y arriver, il faut suivre attentivement le GRP pour se faciliter la marche mais il est possible de continuer à l'orientation avec ce niveau de neige ; les accumulations font par endroit plus d'un mètre et rendent le cheminement facile en gommant les variations de terrain. Pas trop loin de la cabane, un ruisseau coule à découvert sur une dizaine de mètres et nous remplissons une gourde en attendant de rejoindre notre destination de ce matin qui s'allonge.
Quelques derniers pas, toujours en forêt, et nous voilà dans la jasse de l'Encoumbré où se trouve la cabane. Nous sommes arrivés après 6 heures de marche, 1250 mètres de dénivelée et presque 9 kilomètres. Ce fut une très belle montée et la cabane nous attend sous un grand soleil.
Le ruisseau qui coule normalement à proximité de la cabane est totalement recouvert mais on verra tout cela après s'être installés et avoir fait la sieste traditionnelle. Maintenant repos dans la cabane qui a deux beaux bas-flancs pour 4 à 6 personnes et des matelas épais. Du bois est disponible mais nous ne ferons pas de feu ce soir car il va faire bon.
On se retrouve après la sieste ?
Samedi après-midi, ravitaillement et balade
Après la sieste, nous prenons le goûter (crème pâtissière, quatre-quarts et chocolat) puis nous allons ravitailler. J'essaye de trouver l'eau dans le ruisseau à proximité ; elle doit couler, il ne peut pas en être autrement avec la température. Mais comme la couche de neige est épaisse, la neige est très dure en profondeur et je n'arrive pas à la dégager avec la pelle malgré plusieurs sondages. Ce n'est pas bien grave, car nous n'avons qu'à retourner au ruisseau que nous avons traversé en venant et remplir toutes nos gourdes.
Un aller-retour fait en une demi-heure et nous voilà parés pour le reste du week-end en eau. Pour ceux qui préfèreraient avoir de l'eau de source, il y en a une pas très loin de la cabane en descendant la jasse en direction du massif de Tabe au loin. Comme elle coule bien, elle est dégagée et permet le ravitaillement. Toutes les informations pour y accéder se trouvent dans la cabane.
De retour à la cabane, nous déposons nos gourdes et partons sur la jasse nous promener et admirer le massif de Tabe ainsi que la vallée. Les ombres s'allongent avec la journée mais la température reste agréable sous le soleil.
La journée a été longue et ce soir il n'y aura pas de photo de nuit (l'heure d'été n'est pas propice à cela) ni de time-lapse mais là c'est de ma faute. J'ai oublié de démarrer la batterie externe de la GoPro qui s'arrêtera rapidement.
Un peu de lecture après le repas du soir et une bonne nuit de sommeil réparateur et nous serons prêts pour une autre journée.
Dimanche, direction les pics de Bourbourou et de Falgarouse puis retour
La météo de ce jour est annoncée moins bonne avec un peu de vent et des rafales ainsi qu'une couverture nuageuse importante. C'est bien le cas au réveil. La destination de ce matin est la crête qui va du pic de Falgarouse pour rejoindre le croisement entre le GRP et le GR10 au dessus du col de la Didorte.
Le départ se fait vers 7h45 et ne présente aucune difficulté il faut monter en suivant le balisage du GRP vers le Sud-Est (l'orientation suffit pour monter dans cet environnement simple) puis obliquer en sortie de forêt en appuyant plus sur la gauche pour rejoindre le premier pic de Bourbourou. Le vent se fait sentir plus fort que prévu et plus nous approchons de la crête plus il s'intensifie.
Malgré le temps ou plutôt grâce au temps couvert, la vue sur la vallée est magnifique en direction d'Ax-les-Thermes.
Nous poussons jusqu'au pic de Falgarouse tout en essayant de rester à proximité de l'orée de la forêt ce qui nous permet d'éviter de trop prendre le vent qui est désagréable. La vue vaut largement les inconvénients que ce soit vers le Massif de Tabe toujours aussi beau avec son isolement dans le panorama ...
... ou vers la crête en direction du GR10. Quelques corniches perdurent encore nécessitant un brin d'attention au bord.
Nous ne ferons guère plus que rentrer à la cabane car le vent continue de gagner en vitesse et en fraicheur ; nous ferons le reste de la crête à l'occasion d'une autre sortie.
De retour à la cabane, nous rangeons nos affaires après avoir pris la décision de descendre manger à la cabane de Coumels où nous avons fait la découverte dont je vous parlais plus tôt. En effet, à proximité de la cabane, en montant hier, nous avons croisé les traces d'un animal discret de nos montagnes dont vous pouvez imaginer la taille en regardant la largeur et la longueur de son pied. Un ours solitaire est passé, sûrement le vendredi après les dernières chutes de neige, car le samedi les traces étaient presque fraiches.
Le retour, long, se fait sur le même sentier qu'à l'aller jusqu'au parking.
Un bon week-end encore une fois !
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