Autour des Ludines, juin 2019

La cabane des Ludines et autour

La cabane des Ludines est située dans l'Aston en retrait du GR10, sous le pic de Massayre. C'est une belle cabane qui offre la possibilité de faire des randonnées sauvages où l'orientation est souvent nécessaire, aucun balisage n'étant disponible dès la sortie de l'ancien GR10.

Elle se découpe en deux parties, une pour le pâtre qui garde des vaches et des brebis et une ouverte pour les randonneurs (voir la description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) ; elle mériterait un peu de nettoyage et deux ou trois travaux pour éviter que l'eau goutte à proximité de la cheminée mais elle est très agréable avec ses bas flancs superposés et les matelas ; l'eau coule directement dans l'évier et la cheminée tire tout à fait correctement.

Cabane des Ludines

Le choix s'est porté vers cette cabane pour deux raisons principales. La première est la volonté de ne pas porter trop longtemps les sacs du week-end pour profiter de l'après-midi ; cette cabane n'est qu'à six cents mètres de dénivelée du point de départ au barrage de Riète. La deuxième est l'éventail de randonnées très sauvages offert depuis cette cabane ; pas de balisage sur la fin du parcours pour y arriver, pas de balisage autour ; mais de belles vallées et de beaux sommets autour : pic de Massayre et sa crête vers la Unarde, pic de Mille Roques, pic de la Sabine, pic de Bèze, ...

Nous allons même y passer deux week-ends consécutifs et vous comprendrez pourquoi en lisant le récit. Pour le premier prolongé avec le lundi de Pentecôte, la météo n'est pas très favorable mais on adaptera en fonction de l'état du ciel. Et comme nous disposons de trois jours, passer deux nuits en montagne sera bien agréable.

C'est parti.

PS : les photos du récit ont été faites sur les deux week-ends et sont utilisées indépendamment de leur date de prise de vue.

Montée à la cabane des Ludines

Le départ de la randonnée se situe en aval du barrage de Riète en montant depuis Aston au croisement du GR10 qui sera notre sentier pour démarrer depuis le parking. Il faut partir vers l'Ouest, le GR10 vers l'Est montant vers le plateau de Beille. Si vous souhaitez partir très tôt le matin, il est possible de dormir à la cabane de Clarans en remontant un peu vers l'Est de l'autre côté de la route, à 15 minutes environ.

GR10 depuis le barrage de Riète

La montée sur le GR10 suit le ruisseau de Calvière et ses cascades, dans les bois ; le sentier est parcouru par les troupeaux pour monter aux diverses estives. Il est donc bien marqué. Après avoir traversé un ruisseau à gué, le GR10 nouveau poursuit en traversant le ruisseau de Calvière par une passerelle que l'on n'emprunte pas pour poursuivre sur l'ancien tracé du GR10 ; ce dernier est tout à fait envisageable à prendre et je trouve plus agréable pour monter vers Sirmont, même s'il est plus long ; on y côtoie plus facilement des animaux sauvages.

Cet ancien GR10 est balisé tout à fait correctement et le chemin, étant parcouru par les troupeaux, est bien marqué ; il dispose même de passerelles pour traverser les cours d'eau. Au moment où l'ancien GR10 fait un coude pour repartir vers Sirmont matérialisé par un cairn sur la droite et une croix en face, il faut continuer tout droit sur la croix. C'est par là que les troupeaux passent habituellement et le sentier se suit facilement. Une jasse s'ouvre alors, bien humide ; l'humidité est la caractéristique du sentier sur l'ancien GR10.

Mais comme c'était la première fois que nous allions à la cabane, nous ne sommes pas passés par ce chemin. Nous sommes passés par le haut de la jasse bien humide lui aussi ; le terrain est souple voire lourd.

Tout d'un coup, Joulua s'arrête et fixe un point plus loin dans la jasse ; 4 laies avec une quinzaine de marcassins se trouvent à moins de cent mètres de nous. Il faut se signaler et nous faisons du bruit pour qu'elles nous entendent et quittent le terrain tranquillement. Après avoir montés quelques mètres en bout de la jasse, le sentier que nous aurions dû suivre est à nouveau visible et longe le ruisseau. Encore quelques centaines de pas et la cabane s'offre à nous après avoir traversé une dernière passerelle.

Cabane des Ludines ; l'arrivée depuis le GR10 se fait depuis la gauche de la photo

Nous sommes seuls, pour l'instant, dans la cabane et nous prenons nos quartiers. La matinée se termine par le repas et la sieste institutionnelle.

Montée en crête, samedi après-midi

Après la sieste nous allons monter en crête, celle qui part de Sirmont et passe par le pic de Massayre. Le cheminement emprunte la passerelle devant la cabane et suit un sentier marqué par les bêtes. Nous l'abandonnons rapidement, où plutôt c'est lui qui nous abandonne en disparaissant dans la végétation, et nous continuons à vue vers le col bien visible jusqu'à retrouver un autre sentier que les troupeaux ont créé de génération en génération.

Arrivés au col, nous entendons les vaches qui se trouvent sur le pic de Masssayre et profitent de l'herbe grasse. Nous n'irons pas vers le sommet pour ne pas déranger le troupeau. Nous montons donc en direction de la Unarde en suivant la crête avec un sentier toujours bien visible car il mène à un fond de vallée que les bêtes doivent apprécier.

Pic de Mille Roques

Nous suivons un peu le sentier qui descend vers la jasse en bas pour faire un repérage qui sera bien utile pour la suite puis nous remontons pour faire le petit sommet que le sentier évite.

En descendant par le même chemin, l'étang du Larnoum que nous surplombons s'offre à nous avec sa magnifique vallée sauvage ; à proximité de cet étang se trouve la cabane du même nom (voir la description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) qui est très agréable et a été rénovée récemment.

Etang du Larnoum

Cabane des Ludines

Il ne nous reste plus qu'à retourner à la cabane pour passer la fin de journée pendant laquelle nous allons faire la connaissance du vacher, fort sympathique. Il m'indique comment remonter en fond de vallée pour aller vers la Unarde tout en suivant le ruisseau de Calvière vers sa source.

Une bonne nuit après cette belle journée nous fera du bien dans le calme et le confort des lieux.

Dimanche, en direction de la Unarde

Ce jour-ci est annoncé avec des orages potentiels mais il commence sous un ciel assez dégagé. Sur les conseils du vacher, nous voilà partis en direction des Albeillanous pour suivre la rive droite du ruisseau par un chemin toujours creusé par les troupeaux pour rejoindre une magnifique jasse que nous avions vue hier en montant en crête.

Une petite erreur dans le suivi et nous voilà trop bas sur une sente dans les genêts, rhododendrons et autres arbustes. Rien de bien important car au premier ru qui dévale la pente, nous remontons en le suivant pour atteindre le début de la jasse où nous retrouvons le chemin qui continue, une fois la jasse traversée, le long du cours d'eau. La vallée se resserre petit à petit et quelques cairns sillonnent le sentier jusqu'à la traversée du ruisseau principal. Quelques sentes continuent dans ce qui est la bonne direction mais leur tracé se fait plus léger et disparaît de temps en temps pour complètement disparaître un peu plus haut.

Ruisseau de Calvière

Mais il n'est pas possible de se tromper même, si nous le verrons lors de notre séjour suivant, nous n'avons pas pris le meilleur secteur pour monter.

En effet, nous montons sur la partie droite de la vallée qui finit à la Unarde alors qu'il aurait fallu monter par la gauche en restant proche du ruisseau.

Les Albeillanous et le pic de Mille Roques

Nous nous approchons du col mais le vent se met à fraîchir et les nuages arrivent au loin, gris.

En montant vers la Unarde

Les orages étant annoncés pour aujourd'hui et au vu des dévers que nous avons passés sur du gispet, je préfère couper court et redescendre par le même chemin. C'est un peu frustrant, surtout que les orages n'arriveront jamais et que le temps sera plutôt beau.

De retour à la cabane, nous faisons connaissance d'un randonneur qui souhaite faire demain le pic de la Sabine pour s'entraîner pour son proche voyage en Amérique du Sud. Nous aurons aussi l'occasion de discuter avec un éleveur et son fils ainsi que le vacher. Bref, pas de marche mais un bon après-midi.

La soirée se passe tranquillement avec notre compagnon de cabane avant de se coucher pour une autre nuit en montagne.

Lundi, retour à la voiture

Et cela sans regret. Il ne fait pas beau, nous sommes dans les nuages et la pluie va être au rendez-vous ; nous reviendrons, c'est certain.

Retour sur le GR10 vers le barrage de Riète

Week-end suivant

La frustration était présente et l'envie de revenir allait de pair. Le week-end suivant va être propice même si le samedi sera sous le signe d'un temps très humide sous les nuages. Mais dimanche s'annonce très beau. Nous pensions être tranquilles samedi pour nous reposer l'après-midi et la nuit mais une famille avec trois enfants a rejoint la cabane pendant notre sieste et a été un peu "turbulente" la nuit. C'est ça aussi, le partage des cabanes.

Autour de la cabane

Ruisseau de la cabane

Rien ne change par rapport au week-end précédent entre la montée et la descente. Le récit ne va donc porter que sur notre boucle du dimanche matin.

La boucle que j'ai imaginée part de la cabane vers le col sous le pic de Massayre, descend vers l'étang du Larnoum, remonte la vallée vers le pic de Bèze en passant par la cabane du même nom, descend vers la Unarde puis le pic de Mille Roques pour revenir à la Unarde et descendre par la vallée que nous avions explorée la semaine précédente.

En route pour le pic des Mille Roques

Vallée de la cabane

La nuit agitée est derrière nous et le soleil nous donne la pêche pour cette journée. Nous voilà partis en direction du col et de ce fameux sentier vers le Larnoum que nous avons toujours vu par l'un des deux bouts sans jamais l'emprunter.

Et devinez quoi ? Le sentier se trouve facilement pour commencer la descente mais au bout d'un moment tout disparaît dans la végétation et je n'arrive pas à trouver de moyen pour avancer sans se trouver dans des arbustes envahissants et des rochers. Tout comme David Vincent (c'est pour les anciens), nous ne trouverons pas le raccourci que nous cherchions vers le Larnoum et je dois abandonner l'idée d'y aller.

Retour sur la crête pour changer notre plan qui va évoluer au fur et à mesure de la découverte du terrain.

Montée sous le pic de Massayre

On suit la crête comme la semaine précédente et nous continuons jusqu'à la petite jasse en contrebas avant laquelle nous nous étions arrêtés.

Pic de Mille Roques en fond

A partir de là, le cheminement va se corser sans toutefois être trop difficile car nous n'aurons plus de chemin ni de sente ou alors juste une vague impression que des bêtes passent de temps en temps par là. Arrivés au ruisseau, nous le suivons sur quelques mètres avant de remonter sur notre droite puis ensuite dans un petit vallon sur la gauche. Tout se fait à l'orientation et en fonction de la difficulté.

Après avoir traversé sans danger des barres rocheuses nous arrivons en surplomb de la vallée, proches du pic de Bèze. La cabane des chasseurs de Miglos se trouve à proximité.

Cabane de la Unarde

Rejoindre la Unarde est alors aisé ; il suffit de laisser nos pas nous porter sur un terrain parfois très souple et l'eau devient abondante, coulant de la fonte des névés. L'arrivée sur le plateau est toujours un enchantement avec les deux étangs dont les reflets ravissent le regard.

Etangs de la Unarde

La montée au pic des Mille Roques se fait facilement à vue sur un terrain un peu caillouteux avec un superbe point de vue au sommet vers le pic du pas du Chien, le pic du pas du Bouc, l'étang des Mille Roques, ...

Pic de Mille Roques

... et de l'autre côté, vers le massif de Tabe, le pic de Massayre, ...

Massif de Tabe au loin

La descente se fait en longeant le bord du plateau, puis plonge dans la vallée à droite.

Etangs de la Unarde et pic de Bèze

Cette fois-ci, nous resterons bien à droite en suivant le ruisseau, ce qui rend la descente plus aisée que par l'endroit où nous étions montés la semaine dernière. Il ne nous reste plus qu'à revenir vers la cabane, ranger nos affaires et retrouver la voiture.

Mais quelle belle boucle sauvage nous avons faite ! Un vrai régal.

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Signature Stéphan Peccini

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