La cabane de Lasplanous sur le GR10 en Ariège
La cabane de Lasplanous se trouve sur un col avec une magnifique vue d'un côté vers le mont Valier au loin et le Tuc de Pourtillou et de l'autre sur le pic de Maubermé. Dans la continuité de la rénovation importante de la cabane d'Aula (voir l'article sur ce blog) et de la rénovation plus légère des cabanes de Besset et du Clot du Lac (voir l'article sur ce blog), décision fut prise par Eric de l'association des Amis GR'distes de s'occuper de la cabane de Lasplanous (voir sa description sur le site Refuges, cabane et abris des Pyrénées).
Nous sommes quatre, avec Joulua, à participer et l'opération sera similaire à la précédente. Il s'agira de faire un très gros nettoyage de la cabane et un contrôle de la cabane de l'Arech (voir sa description sur le site Refuges, cabane et abris des Pyrénées). Eric monte un ensemble balai, balayette et ramasse-poussière pour chacune des cabanes.
La journée de samedi est donc consacrée à la montée et au nettoyage et le dimanche sera dévolu à une randonnée avec pour objectif de monter à la Mail de Bulard qui se trouve sur la crête de la cabane.
La particularité de la cabane de Lasplanous, comme celle du Clot du Lac, est de ne pas avoir d'eau directement. Il faudra donc gérer en montant de l'eau depuis la source qui coule à proximité de la cabane de l'Arech pour démarrer.
La météo annonce encore la canicule pour ce week-end et l'eau sera essentielle (surtout quand elle trouble certains liquides).
C'est parti pour le week-end !
Montée à la cabane de Lasplanous
Le point de ralliement avec Eric est le parking de la Pucelle à 8h00 afin de profiter de la fraîcheur. Tout le monde est ponctuel et nous pouvons démarrer au pas appréciable de Nathalie ; son pas très régulier permet de s'économiser et d'aller loin. Le début de la randonnée se fait dans le frais à l'ombre de la forêt et en longeant l'Orle.
Le sentier suit d'abord le GRT 53 qui passe en Espagne par le port d'Orle, rencontre le GR10 qui descend de la cabane de Bessets, puis traverse l'Orle par une passerelle bien solide.
A partir de là, ça monte progressivement mais sûrement encore un peu sous les arbres mais bientôt en plein soleil. Et il tape fort le compagnon. Après 2 ou 3 arrêts au frais et une discussion agréable avec un randonneur de passage, la piste pastorale est atteinte sous une forte chaleur. Notre objectif était de passer rapidement à la cabane de l'Arech, de déposer l'ensemble de nettoyage, de ravitailler en eau puis de finir à Lasplanous pour manger.
Mais face à la canicule, intraitable, le plan change vite. L'arrêt à cette première cabane sera long pour nous rafraîchir et nous allons en profiter pour manger. La bonne surprise est que l'eau coule, fraîche voire froide, à un robinet au dessus d'un lavabo à l'extérieur. C'est le luxe ; on n'aura pas à s'arrêter un peu plus haut pour faire le plein d'eau.
Après un long repos à l'intérieur bien équipé et quelques mots avec la bergère qui apprécie le fait que sa cabane soit semi-enterrée (il fait 20°C dedans), nous voilà repartis sous la chaleur écrasante pour un peu plus d'une demi-heure.
Grand nettoyage de la cabane de Lasplanous
Une fois arrivés, nous allons faire la sieste au premier étage. Cette cabane est petite avec en bas la partie repas et en haut la partie dortoir pour 4 personnes. Il y a un grand matelas et beaucoup d'autres choses que nous allons évacuer.
La sieste est finie et c'est parti pour le nettoyage. Eric s'occupe d'en haut et nous nous occupons du bas. La cabane est totalement vidée et l'on se rend compte que la table et un banc brinquebalent ; des réparations vont s'imposer.
D'en haut, le matelas est sorti pour être battu et aéré ainsi que des tuyaux inutiles. Tout le superflu est sorti et bien rangé derrière la cabane. Ce sera descendu plus tard.
Eric enlève de grandes quantités de poussières et autres saletés pendant qu'en bas nous commençons par enlever tout le verre dont une bonne partie en tessons prêts à couper. Ce n'est pourtant pas compliqué de repartir avec tous ses déchets dont les bouteilles. Un grand coup de balai est passé dans toute la cabane qui retrouve un côté plus sain et agréable.
Il faut s'attaquer maintenant à la table et au banc. Dans tous les éléments de la cabane, il y a des attaches à planter en forme de "U" serré. Elles sont utilisées aussi bien pour le banc qui retrouve la stabilité de sa jeunesse que la table. Pour cette dernière, comme elle n'est plus équilibrée, une corde la tenait sur un clou en haut de la fenêtre.
Tout est changé. Nous utilisons un passant de clôture pour arrimer le montage sur la table et un fil de fer solide provenant des anciens enclos devant la cabane ; c'est solide mais bien difficile à plier et tordre. Mais une fois mis en place, la table est à nouveau très stable.
Il faudra malgré tout revenir pour apporter du menu matériel comme une housse de matelas, des bougeoirs (comme ça personne n'aura l'idée de laisser une bouteille pour faire prétendument "office de"). Et surtout, le propriétaire devra engager des travaux pour un coin extérieur de la cabane qui s'écroule sans, a priori, mettre la cabane en danger à ce stade.
Nous allons ensuite tendre du fil de fer (pour la solidité dans le temps) au dessus de la cheminée afin de mettre les affaires à sécher pour les futurs randonneurs, fils que nous complétons par des pinces à linge. Nous faisons de même en haut. Une fois tout rangé, les travaux sont terminés et on peut apprécier le coin, tranquillement.
Il est temps maintenant de ravitailler en eau pour le soir et demain matin. Un ruisseau coule en contrebas sur le GR10, côté Eylie, mais pour éviter de trop descendre je convaincs Eric de couper plus droit, dans les rhododendrons et en dévers. A priori, ce n'était pas une très bonne idée. La progression est lente et au retour Eric, préfèrera reprendre plus bas le GR10 mais on revient avec 17 ou 18 litres d'eau dans nos sacs.
Sur le retour on voit une femme venir rapidement vers nous, rapportant les lunettes qu'Eric avait laissé tomber. Elle n'est pas seule car accompagnée de 3 autres femmes qui arpentent le GR10 pour quelques jours. Nous allons discuter avec elles pendant un bon moment avant qu'elles ne descendent vers la cabane de l'Arech, plus adaptée avec l'eau directement à proximité.
Le soir tombe sans toutefois faire trop tomber la température et nous allons profiter du spectacle.
Elle est quand même bien située cette cabane de Lasplanous !
La bergère et son assistant ont rassemblé le troupeau pour la nuit à la cabane de l'Arech.
Même Joulua est admirative. Je fais peut-être de l'anthropomorphisme mais je reste persuadé à la voir faire régulièrement qu'elle apprécie à sa manière le paysage.
La nuit arrive et nous partons nous coucher car on souhaite se lever tôt pour éviter la canicule. La température refuse de descendre malgré les aérations faites dans la cabane et je prends la décision de dormir dehors devant.
Mais quel spectacle ! J'ai bien fait de sortir. La Voie Lactée est somptueuse au dessus de la Mail de Bulard ...
... et un regard jeté vers la plaine offre un autre spectacle de lumière.
Vers 3 heures du matin, Joulua se met à grogner pour me signaler un intrus. En effet, un randonneur descend au loin de la Mail de Bulard et continue sa route sur le GR10 vers Eylie. Courageux ! Bon, il est temps de dormir pour être en forme ce matin.
La montée du dimanche
Le soleil se lève et annonce une très belle journée, chaude. (Je sais, j'ai dit exactement la même chose pour la précédente randonnée)
Pour monter à la Mail de Bulard, c'est simple. Il faut reprendre le GR10 et à l'intersection où il descend vers Eylie, il faut monter vers la crête. La montée commence à être chaude, déjà ; heureusement, elle se fait sur un terrain roulant et avec de bons lacets. Un petit coup d'oeil en arrière pour voir notre cabane (saurez-vous la trouver).
Juste avant de monter au Tuc de la Coume de Lauze, le sentier se poursuit vers le village des mineurs. Oui, vous avez bien lu, un village des mineurs à 2400 mètres d'altitude ! Je vais en parler plus loin. Nous allons faire une courte reconnaissance puis nous revenons vers le Tuc avant l'ascension finale.
Et là, juste après le Tuc, on se regarde tous les trois ; aucun de nous trois ne connait le passage et quand on le regarde, je dois avouer que nous manquons d'inspiration et de motivation. Que va-t-on trouver plus loin ? Et comme en plus on doit redescendre par là, la décision est très vite prise. Nous n'irons pas à la Mail de Bulard aujourd'hui (mais une prochaine fois dans un prochain récit).
Sur la photo ci-dessus, on voit très bien le village des mineurs à proximité du névé au niveau du col. Les mines sont quelque part là-haut dans les barres rocheuses. Je n'ose pas imaginer les conditions de travail.
Nous voilà donc retournant sur nos traces pour rejoindre le village des mineurs où nous allons nous arrêter pour visiter.
Il y a tout un pan d'histoire locale dans ce secteur.
On entendrait presque les moteurs tourner ...
Le soleil continue à monter et il faut penser à rentrer manger à la cabane pas trop tard pour ne pas souffrir de la chaleur.
Le chemin emprunté est le même qu'à l'aller ; il fait déjà chaud et la cabane est un havre de fraîcheur que l'on va devoir abandonner, hélas.
La descente est pénible car l'air est suffocant. Il faut faire très attention à Joulua et nous nous arrêtons régulièrement pour la rafraîchir dans les quelques ruisseaux que l'on rencontre. Nous ferons une longue pause au niveau de l'Orle pour profiter de l'eau et de l'ombre.
Il a fait très chaud, mais c'est encore un très bon week-end alliant l'utile à l'agréable. Frustrés de ne pas avoir fait la Mail de Bulard, nous aurons notre revanche mais c'est une autre histoire.
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