Mail de Bulard – 6 et 7 juillet 2019

Vous en souvenez-vous ?

Mail du Bulard inaccessible pour nous
Mail du Bulard inaccessible pour nous

Il y a quelques mois selon la date d'écriture du récit mais une semaine avant cette sortie en réalité, dans le cadre des prémices des Veilleurs de Cabanes, nous avions avec Nathalie et Eric Chaigneau, Asso des Amis GR'distes, nettoyé et fait de petites réparations à la cabane de Lasplanous.

Le dimanche matin, nous avions pour objectif de monter à la Mail de Bulard mais avions renoncé car un passage nous semblait trop délicat.

Une belle frustration s'en était suivie même si la visite de l'ancien village des mineurs était très intéressante.

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C'est pour cela que nous avons pris la décision de revenir, tous les 3, enfin tous les quatre avec Joulua, dans le secteur et de faire la Mail de Bulard par le versant Espagnol mais en venant d'Eylie et en dormant à la cabane du port d'Urets. Une sortie récente dans ce secteur a été faite durant nos vacances 2019 autour du GR10.

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Maintenant que vous vous êtes tout remémoré, nous pouvons commencer.

Samedi

La cabane du Port d'Urets

Montée au barrage d'Urets

Rendez-vous est pris avec Eric pour se retrouver au parking du Bocard d'Eylie au bout du bout de la route à 8h00. Les ayant-droit comme les bergers qui montent à Bentaillou ou les agents EDF peuvent emprunter la piste qui continue ; mais pas nous.

Une petite portion du GR10 est prise pour ensuite suivre le GRT 52 qui mène en Espagne. Le temps, superbe, nous accompagne et la chaleur n'est pas encore là. La montée se fait sur un très bon sentier en forêt avec au début des vestiges de l'activité minière. Si vous avez lu la dernière partie de nos vacances 2019, vous le savez déjà.

L'arrivée au barrage d'Urets avec la cabane du même nom à ne pas confondre avec celle du port d'Urets plus haut se fait calmement et progressivement avec la chaleur qui commence à monter aussi.

GRT52 et barrage d'Urets
GRT52 et barrage d'Urets

Nous profitons du secteur pour prendre du repos et nous restaurer.

Montée au port d'Urets, toujours par le GRT 52

Il faut se rappeler que l'eau est rare et loin au niveau du col. Nous allons donc nous ravitailler, non pas au robinet de la cabane mais plus haut juste sous la cascade en léger contre-bas du sentier. Nous repartons avec 16 litres d'eau, 5 pour Eric et moi-même, 4 pour Nathalie et 2 pour Joulua. Les sacs sont tout de suite plus lourds et il reste encore 400 mètres à monter.

Le pas s'adapte naturellement au poids et il nous faut 1h30 depuis la cascade pour atteindre la cabane après 1550 mètres de D+. Nous rencontrons 2 personnes qui se dirigent vers le Maubermé et ne passeront pas la nuit dans la cabane du Port d'Urets. Elle est donc toute à nous même si Eric a eu l'idée de tester une tente à la limite du sursac ou l'inverse en fonction du point de vue de chacun, récemment acquise et jamais testée. Nous verrons bien ce soir comment il s'en sort.

L'installation faite et le goûter pris après un peu de repos, il est 16h15. Que faire ? Avec Eric, nous décidons de monter légers au tuc de Maubermé, un peu plus de 350 mètres de D+ plus haut. Nathalie est satisfaite de sa journée et préfère rester à la cabane. Pour Joulua, la question ne se pose même pas. Elle nous suit ; du moment qu'il faut marcher, elle est toujours volontaire.

La montée est rocailleuse mais sans réelles difficultés ; un peu croulante, quelques passages où mettre une main aide à monter. Le Maubermé est plus impressionnant qu'il ne l'est réellement. Les paysages en montant et au sommet sont somptueux.

Depuis le sommet du Maubermé, étang de Liat, Canéjan et Crabère en fond
Depuis le sommet du Maubermé, étang de Liat, Canéjan et Crabère en fond

Depuis le sommet du Maubermé, lac de Montoliu et port d'Urets
Depuis le sommet du Maubermé, lac de Montoliu et port d'Urets

Eric s'en donne à cœur joie, depuis le sommet au-dessus des nuages.

Depuis le sommet du Maubermé
Depuis le sommet du Maubermé

Le sommet est très bien cairné, cairns qui se voient depuis très loin.

Depuis le sommet du Maubermé
Depuis le sommet du Maubermé

Nous sommes bien là-haut, mais il va falloir redescendre et rejoindre Nathalie. Par plaisir, nous pressons le pas et j'apprécie de sentir les petits cailloux rouler et glisser sous les chaussures. Nous arrivons à la cabane vers 18h20 et le temps va se couvrir pour donner une ambiance très spéciale. Nous sommes bien contents de cette première journée avec un petit 2000 mètres de D+.

Cabane du port d'Urets
Cabane du port d'Urets

Nous sommes toujours seuls dans la cabane, ce qui est préférable au vu de sa taille. Nathalie a vu passer un groupe de trois personnes qui ne se sera pas arrêté. A six dedans, cela aurait été comique.

Le repas est pris et nous nous installons pour passer la nuit. Eric se glisse dans sa tente installée sur le replat juste en-dessous de la cabane côté Montoliu mais il aura tôt fait d'en sortir et de dormir à la belle étoile. La condensation aura pris le dessus.

Nuit magique

Pendant la nuit, je me réveille pour faire quelques photos et je ne vais pas le regretter. Quel spectacle à 2500 mètres d'altitude ! Quelques nuages donnent de la couleur en laissant passer la lumière de la vallée et la Voie Lactée s'étale, majestueuse.

Nuit étoilée depuis le cabane du port d'Urets
Nuit étoilée depuis le cabane du port d'Urets

Les nuages jouent avec elle. J'ai de la chance de voir ces moments-là.

Nuit étoilée depuis le cabane du port d'Urets
Nuit étoilée depuis le cabane du port d'Urets

Après en avoir bien profité, je rentre à la cabane pour finir la nuit en vue de notre journée de demain, enfin aujourd'hui.

Dimanche

La Mail de Bulard, enfin !

Avant la Mail de Bulard, spectacle matinal

Au petit matin, avant le lever du soleil, le spectacle est toujours au rendez-vous. Le barrage d'Urets est noyé dans les nuages et l'aube nous saisit sous ses couleurs magnifiques.

Mer de nuages sur le barrage d'Urets
Mer de nuages sur le barrage d'Urets

Le versant Espagnol n'a rien à envier au Français, dans un autre registre.

Premières lueurs matinales autour de la cabane du port d'Urets
Premières lueurs matinales autour de la cabane du port d'Urets

Il est temps de partir pour notre destination du jour.

La Mail de Bulard

Nous voilà partis, sacs légers avec le strict minimum en direction du pic de l'Homme. Le tuc de Maubermé n'est pas encore éclairé et notre camp de base pour la nuit bien visible.

Premières lueurs matinales autour de la cabane du port d'Urets
Premières lueurs matinales autour de la cabane du port d'Urets

Le pic de l'Homme, rocailleux à souhait comme le Maubermé, est facile à monter. Mais à l'aller, nous n'allons pas le faire. A 2 ou 300 mètres de distance, nous piquons droit dans la pente sur un vague sentier (le mot sentier, c'est pour me donner bonne conscience puisque c'est moi qui ai choisi ce passage) en essayant d'éviter les éboulis au mieux. Le soleil commence à poindre et le Maubermé s'éclaire doucement.

Premiers rayons de soleil sur le Maubermé
Premiers rayons de soleil sur le Maubermé

Que dire alors de notre destination ? Est-ce que magique est le bon terme ? En tout cas nous avons beaucoup de chance d'être au bon endroit au bon moment.

Le soleil se lève sur la Mail du Bulard
Le soleil se lève sur la Mail du Bulard

Par ce versant la Mail de Bulard est une simple formalité ; il suffit de mettre un pied devant l'autre pour atteindre le sommet. Arrivés en haut sur un grand plateau, le spectacle est toujours à la hauteur à plus de 2750 mètres d'altitude ...

Depuis le sommet de la Mail du Bulard
Depuis le sommet de la Mail du Bulard

... et le vertige n'est pas de mise. Un pylône, au loin sur la crête, montre les difficultés de ces exploitations anciennes.

Depuis le sommet de la Mail du Bulard
Depuis le sommet de la Mail du Bulard

La rocaille est toujours présente autour de crêtes bien travaillées par le temps.

Depuis le sommet de la Mail du Bulard
Depuis le sommet, ou presque, de la Mail de Bulard

Nous repartons par le même chemin vers le pic de l'Homme avant de piquer à sa gauche pour prendre un chemin plus agréable que celui de notre descente en allant chercher un vague col pour remonter en crête.

Entre mail du Bulard et pic de l'Homme
Entre mail du Bulard et pic de l'Homme

De là-haut, le lac de Montoliu se détache et nous apercevons les ruines d'un ancien village de mineurs. Nous y descendons avant de reprendre la voie ferrée qui servait à acheminer les wagonnets et leur minerai.

Retour vers la cabane du port d'Urets
Retour vers la cabane du port d'Urets

Le port d'Urets est en vue et il ne reste qu'un mini-tunnel à passer en baissant la tête.

Retour vers la cabane du port d'Urets
Retour vers la cabane du port d'Urets

De retour à la cabane, les affaires sont rangées et nous reprenons le GRT 52 vers 11 heures avant d'atteindre vers 15 heures le parking.

La frustration de ne pas avoir fait la Mail de Bulard par l'autre versant aura finalement été un excellent moteur et nous aura permis de passer un très bon week-end en montagne. Mais comment pourrait-il en être autrement ?

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