Le Mont Valier en bivouac
Après la sortie précédente où nous avions bivouaqué sous le pic de Marterat (récit en retard et à venir dans quelques jours pendant cette période de confinement), l'envie était forte de monter au Mont Valier refaire un bivouac. La vue du sommet est splendide et avec le beau temps, le regard porte loin et le coin est propice pour de magnifiques couleurs que ce soit au coucher du soleil, qu'au lever. C'est un sommet mythique du Couserans ; il porte même le titre de Seigneur du Couserans. C'est dire le respect qu'il inspire.
Le sommet n'est pas le lieu idéal pour le coucher de soleil si magnifique. Le refuge voire le col Faustin sont plus adaptés ; en effet, beaucoup de monde ne monte pas au refuge des Estagnous que pour la convivialité, l'accueil chaleureux et la bonne cuisine ; bon, OK, ce sont d'excellentes raisons. La bière artisanale vaut aussi le détour. Le coucher de soleil est une institution au refuge. Au point de déstabiliser la routine du repas du soir.
Je vous laisse admirer le spectacle pendant 1 minute et 10 secondes et vous comprendrez.
Mais pour le lever, c'est un spectacle grandiose, qu'il faut faire une fois dans sa vie.. Continuez si vous voulez le découvrir.
Nous allons donc faire une boucle depuis la maison du Valier au Pla de La Lau, montée classique au refuge des Estagnous par le GRT55, nuit au sommet, retour au refuge, col de Pécouch, étang de Milouga et retour par le GR10.
Pour limiter le poids, car nous allons avoir environ 2000 mètres de D+ à faire dans la journée, nous allons manger le samedi midi au refuge, chaud le soir et froid le dimanche midi. Le temps est prévu beau pour tout le week-end ; tout cela s'annonce bien, et même très bien.
On est partis !
Samedi matin, montée au refuge des Estagnous
Le point de départ est le parking du Pla de la Lau. Nous partons à 8 heures afin de se synchroniser avec le repas au refuge et en ne montant pas trop vite par le GRT55. Nous y serons vers 12 heures 30, à la bonne heure, après avoir passé la fameuse cascade de Nerech. 1400 mètre de D+, cela ouvre l'appétit et donne soif. Mais surtout, c'est toujours avec un immense plaisir que nous revoyons Stéphane et Laurent, les gardiens, qui sont toujours autant accueillants.
Nous ne sommes pas pressés et nous allons en profiter. Un bon repas (cuisine toujours de qualité), une bonne bière artisanale, et une petite sieste sur la terrasse avec cette vue magnifique sur l'étang Rond d'un côté et le majestueux Mont Valier.
Après une bonne pause de presque 3 heures, nous voilà repartis, bien restaurés, bien ravitaillés en eau pour passer la soirée et le matin.
Samedi après-midi, montée au sommet
En dehors de la longueur et du dénivelé la montée au refuge ne présente pas de difficulté. Il en est de même, en cette saison, pour le sommet. Au niveau du col Faustin, où nous viendrons bivouaquer une prochaine fois pour le coucher de soleil, nous rencontrons un groupe important d'Espagnols de tous âges qui sont montés en suivant les crêtes avec le pic de la Pale de la Clauère et le petit Valier. Certains ont dû se faire un peu peur, je pense.
Nous profitons du point de vue somptueux sur le refuge, les étangs des Estagnous, l'étang Rond, l'étang Long, le tuc des Hèches (à faire absolument pour la vue sur les deux étangs et le Mont Valier), le Barlonguère et bien d'autres très beaux sommets.
On aperçoit aussi le pic des Trois Comtes sur la gauche, où nous avons vécu lors d'une autre sortie, un événement rare. Nous montions en crête côté Espagnol et nous avions vu au loin venant du col de la Pale de la Clauère, une longue ligne de vautours profitant des courants ascendants.
Au moment, où nous avons basculé sur le versant français, un vautour arrive et effrayé par notre présence, s'est mis à battre des ailes pour se freiner et repartir en arrière. Il était à presque 5 mètres au plus proche et c'est très impressionnant par la vue mais aussi par le bruit du vent généré : wouf, wouf, wouf, ... Quel souvenir !
Nous poursuivons notre montée jusqu'au sommet où nous retrouvons les Espagnols ; ils ont laissé leur sac au col et après quelques minutes repartent par où ils sont arrivés.
Le sommet nous appartient, nous sommes seuls au monde. Et nous en profitons au maximum.
Demain nous passerons par là. On devine le col de Pécouch sur la gauche d'où l'on descend au bout du troisième étang, le Milouga.
Même Joulua est attiré par le spectacle. Peut-être cherche-t-elle des animaux mais en général, elle aime bien observer la montagne.
Le temps passe agréablement et après avoir mangé, Nathalie se prépare à passer la nuit. Plus de 1900 mètres de D+, c'est bien. Et comme demain, la journée sera longue, et surtout que l'on veut faire le lever, il faut se coucher tôt.
Nathalie s'est installée sur la place la plus évidente sous le sommet et je me mettrai un peu plus loin afin de ne pas nous gêner. Un peu plus loin sur la crête, il y a une zone de bivouac plus grande mais moins intéressante pour le point de vue.
Je vais profiter pour faire des photos en attendant le soir. Je sais que je me réveillerai pendant la nuit pour admirer la Voie Lactée.
Il me reste à patienter, le soleil est encore haut. Je vais dormir un peu et vers 23 heures, le spectacle est là ... des milliers d'étoiles nous entourent et les croix du sommet se détachent sur le ciel pur.
Je sais que je tiens mon cliché de la nuit avec cette belle Voie Lactée qui s'élève majestueusement au-dessus de la vallée éclairée par les derniers rayons de soleil.
Je peux repartir me coucher, satisfait de cette première journée en attendant le lever.
Dimanche matin coloré
Je me réveille assez tôt mais continue à profiter du duvet. Il fait bon et le ciel bleuit. Joulua qui dort à côté de moi, se met à grogner. Je la connais et regarde tout de suite en bas. Du col Faustin, des personnes arrivent en 3 petits groupes venant du refuge. Nathalie dort toujours.
Je vais commencer la séance photo par les premières esquisses de lumière.
Les gens sont discrets et c'est appréciable. Les couleurs commencent à changer et je vais réveiller Nathalie pour ne pas rater le lever dans sa progression. Un peu de rose léger éclaire les sommets.
Je profite du temps qu'il me reste pour aller sur la crête, au loin du sommet. Nos compagnons de circonstance se détachent avec les croix du sommet, en attente de l'explosion à venir.
Il ne faut plus tarder car les couleurs changent vite, le soleil arrive !
Il est là !
Il illumine les croix sommitales et darde le ciel de ses rayons. Il fallait être là, à ce moment. Nous sommes privilégiés.
Une dernière facétie du soleil au travers des nuages ...
... et nous voilà repartis vers le refuge. Nous discuterons encore un peu avec les gardiens et nous repartons vers le col de Pécouch par le sentier balisé jaune. Le point de vue est encore magnifique. Quel plaisir des yeux.
On se laisse ensuite tranquillement aller vers le Milouga pour rejoindre la cabane du Taus avant de rejoindre plus loin le GR10 qui nous ramène au parking. Que dire, que dire, que dire ? Les mots ont du mal à exprimer ce que nous avons vécu tellement c'était beau. Le fait d'avoir dormi au sommet a été un plus immense car au-delà du spectacle nous avons eu l'impression d'être seuls au monde.
La photo de la Voie Lactée a été prise avec un 21 mm à ISO 12000, f/3.2 et 15 secondes. Il y a fait en effet trop de lumière pour mes réglages classiques : ISO 20000, f/3.2 et 20 à 25 secondes.
Merci pour votre commentaire et n’hésitez pas à me faire savoir lorsque vous l’aurez fait.
Merci, je vais m’inspirer de votre récit pour ma rando cet été…Quel temps de pause et ouverture pour les photos de la voie lactée et du ciel étoilé ?
Vieux débat de la réalité. Du temps de l’argentique entre une velvia et une provia, qui avait la réalité ? Sur ce récit, c’est comme cela que j’ai souhaité les présenter. Merci pour ton message.
Très beau récit et beaux points de vue pour les photos. Dommage toutefois que les photos aient été saturées en couleur car elles ne reproduisent pas la réalité visuelle.
Merci pour votre commentaire. Je vous souhaite de pouvoir le faire et de profiter aussi de ces moments magiques.
Un très beau récits et des photos à en couper le souffle
J’espère pouvoir le faire cette année
Merci