Pourquoi le GR10 Ariégeois et les mines du Val d'Aran
Qu'est-ce qui nous a amené à choisir le GR10 ? Lors des vacances précédentes, nous avions décidé de faire de la randonnée en étoile autour de trois camps de base plutôt que le faire en itinérance comme dans le passé. La raison principale était le poids des sacs en autonomie. Trop lourds, ils nous entraînaient de la fatigue sur la durée.
Cette année, nous allons changer ; en effet, au contact d'Eric Chaigneau (La Grande Traversée des Pyrénées) et d'opérations que nous menons avec lui autour du GR10 (comme la rénovation de la cabane d'Aula), l'envie nous a pris de faire la traversée de l'Ariège par le GR10. Mais, on ne se refait pas, ce sera en conditions d'autonomie.
Pourquoi en autonomie ? Nous aimons nous retrouver avec Nathalie dans le calme et la solitude agrémentée de rencontres occasionnelles nous plaît beaucoup. Cela nous procure aussi un sentiment de liberté totale, que nous apprécions fortement. Mais cela ne veut pas dire que nous ne nous arrêterons pas pour manger ou boire à un refuge. L'occasion fera le larron.
Et le Val d'Aran, que vient-il faire dans l'histoire ? C'est une très bonne question. Le plan initial que j'établis pour traverser l'Ariège nous prendra 14 jours et comme nous prenons 3 semaines de vacances, il faudra compléter par un autre circuit. Comme nous prévoyons de passer au gîte de Nelly et Claude à Eylie d'en Haut et que le secteur autour du Maubermé nous intéresse, la traversée se fera d'Est en Ouest, à contresens du cheminement classique.
Le gîte sera notre point de départ et d'arrivée final du circuit en boucle que nous allons faire entre Ariège et Val d'Aran après la traversée.
Certes, mais qui dit autonomie, dit sacs lourds
Oui mais cette année, beaucoup moins. Et comment y sommes-nous parvenus ?
Au lieu de prendre 6 à 7 jours d'autonomie en nourriture, je vais prévoir la logistique pour n'en avoir que pour 5 jours. Cela nécessite de déposer 3 ravitaillements en altitude. Le premier se trouve à proximité de la borne commémorative du GR10 à côté de Goulier. Le deuxième se trouve dans la cabane d'Aula, bien caché dans la partie non rénovée. Le troisième est déposé au gîte de Nelly et Claude.
Chaque ravitaillement représente pour Nathalie et moi, 6 kg pour les 5 jours, soit 6oo g par jour et par personne ; en restreignant un peu on peut tenir 6 jours ; pour Joulua, nous déposons 6 jours de croquettes à chaque fois représentant 2,7 kg
Nous avons changé nos sacs à dos par des Gregory, Octal 55 pour Nathalie et Optic 58 pour moi. Nous avons gagné respectivement 1,3 et 1,5 kilogramme ; certes les nouveaux sacs sont moins solides mais le gain est très appréciable tout en ayant conservé un très bon confort de portage.
Le bivouac ne se fera pas sous tente mais sous tarp avec des sursacs ; deux mauvaises circonstances nous avaient fait regretter une tente trop légère et notre tente actuelle est lourde ; solide mais lourde ; elle ne sera pas du voyage. Par contre, notre objectif est bien de dormir le maximum possible en cabane ; le tarp représente juste la liberté de gérer comme nous le souhaitons notre destination du soir.
J'ai changé mon D800 (qui est d'ailleurs à vendre) avec son excellent Tamron 15-30 par un Sony AIII et un Zeiss Loxia 21 mm tout aussi excellent ; je gagne 1 kg sur le couple boîtier/objectif plus 1 kg sur le trépied.
Nous avons limité les vêtements au strict nécessaire (le volume du sac est une contrainte) et remplacé les couvertures de survie épaisses pour protéger les duvets ou matelas par un film très léger mais solide (Gossamer Gear - Polycryo Medium) ; de même, pour la pluie, nous avons pris un poncho ultra-léger mais très efficace (Sea to summit - Ultra-Sil Nano 15D Poncho).
Pour l'eau, nous avons abandonné les gourdes pour les remplacer par des poches à eau légères et solides (Platypus - Platy Bottle 2L et Platypus - Bouteille flexible SoftBottle 1L)
Tout cela combiné, Nathalie a gagné 5 kg avec un sac (hors eau) de 13 kg et j'ai gagné 10 kg avec un sac (hors eau mais avec ravitaillement complet) de 17 kg. C'est bien mieux.
Que contient un bidon de ravitaillement
Chaque bidon contient 5 jours de nourriture, une cartouche de gaz de 200 g (largement suffisante pour les 5 jours), sachant que nous avons en secours une cartouche de 100g.
Le petit déjeuner se compose d'une portion de Spordej (très nutritif), d'un paquet de Belvita (on peut faire mieux), d'une portion de produit lacté (crème anglaise, crème pâtissière, flan de semoule) ; nous avons éliminé tout ce qui est trop collant comme la mousse au chocolat qui est plus compliquée à nettoyer. Le tout est accompagné de café et d'Isostar.
Pour le repas de midi, durant les 5 premiers jours, ce sera pain, charcuterie, fromage pour la partie principale ; pour les autres jours, ce sera taboulé, semoule et poisson, pâtes. En dessert, on accompagne avec un morceau de cake ou quatre-quarts et un carré de chocolat.
Le soir, on prend du taboulé, des purées variées, de la semoule, des pâtes avec du pistou pour donner un peu de goût. En dessert on mange une portion de produit lacté (la même qui servira au petit déjeuner suivant).
La variété viendra avec le gîte et les refuges à midi.
En ce qui concerne Joulua, elle fait un demi repas à midi et un repas complet le soir, le tout agrémenté de quelques biscuits.
Le parcours
Nous allons partir de Mérens-les-Vals le premier samedi de nos congés, suivre le GR10 sauf à deux endroits ; on n'ira pas jusqu'à Izourt que l'on connait très bien et on coupera de la cabane d'Aula à la cabane du clot du Lac par le col de Peyre Blanc, le refuge des Estagnous, la cabane de Trinquet.
Notre destination finale est la cabane d'Uls pour ce qui concerne la traversée de l'Ariège.
Nous retournerons ensuite à Eylie pour notre boucle passant par Urets, Orle, Urets, Liat, à adapter en fonction de la météo et de notre forme.
Tout cela étant posé pour 21 jours, il ne reste plus qu'à partir et se lancer après avoir déposé nos bidons et réservé nos nuits au gîte d'Eylie.
La suite arrivera très bientôt ; un peu de patience.