Vacances 2018 – partie 2 – dans le Couserans

Vacances 2018 en Couserans, Ariège

Après la première semaine de vacances 2018 autour de la cabane de la Sabine, nous voici repartis pour quelques jours autour d'un autre thème : le Couserans à proximité du Mont Valier. Le premier séjour s'était fait en étoile autour de notre camp de base à la cabane. Cette fois-ci nous allons mixer les plaisirs. Nous allons commencer par passer trois nuits autour de la cabane Trinqué (voir la description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées), puis faire un passage au refuge des Estagnous (voir la description sur le site Refuges, cabanes et abris des Pyrénées) et finir pour la dernière nuit dans une cabane assez secrète ; vous allez devoir lire le récit pour découvrir cette dernière étape.

Bien évidemment, il faut que tout ce circuit fasse une boucle et c'est bien ce que permet ce secteur depuis le Pla de Lalau. Si vous êtes intéressés par la logistique concernant la nourriture, je vous invite à lire l'article correspondant.

Maintenant que vous avez tout lu et bien positionné le contexte, vous êtes parés pour la suite. C'est parti.

Montée à la cabane Trinqué, 11 septembre 2018

Vacances 2018 en Couserans, jour 1
Trace GPX dans Google Earth

La première journée va être la plus dure dans notre esprit. En effet, nous montons avec toute la nourriture pour la durée du séjour et les sacs sont lourds. Mais nous nous sentons en forme et il fait beau. La journée commence bien depuis le Pla de Lalau.

Le départ du sentier est le même que celui qui monte au refuge des Estagnous. Il faut passer la maison du Valier et la première passerelle sur la gauche que l'on n'emprunte pas et qui monte vers le col des Lauses pour rejoindre le col de la Core par le GR10. Arrivés à la deuxième passerelle qui amène au refuge des Estagnous, un balisage jaune démarre sur la droite pour monter dans la vallée de Peyralade.

Le sentier monte dans la forêt et nous passons à l'endroit où nous avions vu il y a quelques temps une ourse avec ses deux petits ; c'est un excellent souvenir d'une rencontre rare. Nous faisons un premier arrêt sur une dalle rocheuse en sortie de la forêt pour que Joulua puisse boire tranquillement et nous reposer les épaules. Le chemin ne présente aucune difficulté ; il monte tout simplement, bien marqué au sol et bien balisé. Le secteur reçoit des vaches et des brebis qui au fil des années entretiennent le paysage et le sentier.

A proximité de la cabane de Peyralade, c'est la pause déjeuner au bord du ruisseau du même nom. Nous profitons de l'instant pour faire un petit somme car le temps se maintient au beau et la cabane n'est plus très loin. L'eau du ruisseau qui coule et jaillit des rochers nous berce sous les rayons du soleil.

Nous voilà repartis pour notre destination. Comme il fait chaud et que nous ne sommes pas sûrs d'avoir de l'eau à la cabane, nous faisons un premier ravitaillement dans le ruisseau de Peyralade lors de la dernière traversée après avoir trouvé le GRT54 qui est aussi une variante du GR10. Mais surprise en arrivant à la cabane : les sources sont encore alimentées et on pourra se ravitailler directement à proximité.

Un petit peu de nettoyage de la cabane, les affaires installées et nous voilà prêt pour la sieste traditionnelle. De toute manière, avec presque 1200 mètres de dénivelée et les gros sacs, nous ne prévoyons pas de prolonger la journée. Et comme le temps commence à varier avec des nuages qui vont et viennent, nous finissons tranquillement la journée à la cabane.

Vers 19h00 un pêcheur nous rejoint après sa journée fructueuse et nous allons partager une soirée agréable. Il nous propose des poissons mais comme nous avons mangé, nous ne pouvons pas les accepter ; mais c'est fort sympathique de sa part.

Les derniers rayons de soleil illuminent le crêtes et nous profitons de ce spectacle toujours renouvelé.

Vallée de Peyralade

Pic Renoué

A 20h30, extinction des feux pour une bonne nuit dans cette cabane saine.

Boucle du Tuc du Pourtillou, 12 septembre 2018

Après une bonne nuit, tout le monde se réveille à 7 heures pour démarrer la journée, calmement. A 8h30, nous nous séparons et le pêcheur part pêcher et les randonneurs randonner. Le temps n'est vraiment pas certain aujourd'hui.

Vallée de Peyralade

Vacances 2018 en Couserans, jour 2
Trace GPX dans Google Earth

La décision est prise de rester à une distance raisonnable de la cabane afin de pouvoir rentrer sans trop se faire saucer si la pluie devait être de la partie. Nous partons donc sur le GR en direction du Pas de l'Esque. Une fois celui-ci franchi, nous continuons encore quelques centaines de mètres et après avoir passé les ruines d'anciens bâtiments, nous bifurquons en direction du col du Pourtillou, hors sentier mais facile en termes d'orientation : il se voit.

La montée au pic de Pourtillou est aussi facile, quelques cairns indiquant le meilleur chemin mais laissant à tout un chacun la latitude de choisir son cheminement. Le temps ne se dégrade pas mais ne s'améliore pas non plus.

La crête ne présente aucune difficulté avec un sentier qui part en direction du port de Cornave et son passage des Chèvres. Depuis le sommet la vue est somptueuse sur les pics de Cornave et de Barlonguère mais ce ne sera pas pour aujourd'hui.

Crête Pourtillou, Cornave, Barlonguère

En s'y rendant, nous croisons le regard de deux vautours tranquillement posés en haut de la crête, une quinzaine de mètres au-dessus de nous. Attendent-ils qu'il nous arrive quelque chose ? C'est toujours un régal de pouvoir s'approcher des animaux sauvages comme cela sans risque ni pour nous ni pour eux.

La pluie commence à s'annoncer et noie au loin le mont Valier. Nous n'irons donc pas vers les étangs de la Montagnette et redescendons vers la cabane que l'on devine sur la photo au-dessous.

Vallée de Peyralade, pic Renoué et mont Valier

Nous profitons d'une petite éclaircie pour manger et repartons avec la pluie et une petite averse de grêle. Nous montons rejoindre le chemin des troupeaux sur la croupe en rive gauche du ruisseau des étangs de la Montagnette avant de piquer vers le Nord pour rejoindre la cabane.

Le temps se dégrade fortement juste après notre arrivée, l'orage et les averses de pluie s'invitant pour l'après-midi. Le reste de la journée est calme et le temps passe, reposant, en attendant la nuit.

Les pics de Barlonguère et de Cornave en boucle, 13 septembre 2018

Vacances 2018 en Couserans, jour 3
Trace GPX dans Google Earth

Malgré les nuages dans lesquels nous nous trouvons ce matin, la décision est prise de faire la pic de Cornave qui nous tendait les bras hier. Pour cela, nous allons revenir au port de Cornave ou tout au moins en dessous en montant la croupe par laquelle nous sommes descendus pour revenir hier. A partir de là et pour presque toute la journée, la marche se fait en hors sentier balisé ou en hors sentier tout court.

Nous ne tardons pas à passer au dessus du plafond des nuages pour retrouver un grand soleil bienvenu. La journée va être réussie.

Notre parcours suit la crête ce qui permet d'admirer la mail de Bulard et la vallée de l'autre côté.

Mail de Bulard

On continue vers les étangs de la Montagnette que l'on va suivre pour ressortir de l'autre côté du cirque qui les héberge.

Etang de la Montagnette

La question se pose alors concernant la route pour rejoindre le port de Cornave. Deux solutions s'offrent à nous. Une évidente, tout droit et très fort dans la pente par le beau couloir rouge qui monte directement, parsemé d'éboulis, enfin non, constitué de petits éboulis. La tête de Nathalie lorsque je propose cette solution ne me convainc pas du tout.

L'option est donc prise de contourner la crête Nord du pic de Cornave pour rejoindre l'autre vallon et monter au col juste au dessus d'étang du Tuc du Mil. Le vallon est très minéral et avec le soleil il fait chaud ; il est possible d'éviter les roches régulièrement grâce à de belles plaques herbeuses ce qui facilite la montée. Le repas est pris juste avant d'arriver au col, à proximité d'un névé qui permet à Joulua de se rafraîchir.

Nous montons au col pour prendre ensuite une crête vers l'Ouest qui rejoint la crête Nord du pic et nous dirigeons vers l'antécime du pic de Cornave. Il faut mettre un peu les mains mais il n'y a pas de risque. De l'antécime, la vue est splendide que ce soit sur les étangs de la Montagnette ...

Etangs de la Montagnette

... ou sur le mont Valier.

Coranve, derrière nous et mont Valier au fond

Nous sommes arrivés à la destination que nous nous étions fixés mais nous n'allons pas en rester là. On continue vers le pic de Barlonguère par les crêtes. Il faut faire attention par endroit, mettre les mains mais il n'y a pas de risque important du moment que l'on a un bon pied et de bonnes chaussures.

Au sommet, la vue est aussi magnifique que ce soit sur la crête que nous avons prise ...

Crête Pourtillou, Cornave, Barlonguère

... qu'en direction du mont Valier.

Depuis le Barlonguère

Et c'est alors que nous voyons arriver un coureur de montagne, le pied léger. Il nous annonce être monté en deux heures trente. Nous ne sommes pas dans le même monde. Il repart et nous le suivons de loin, puis de très loin, puis on ne le voit plus.

Notre descente se fait par le chemin classique et nous retrouvons un sentier pour descendre à l'étang du tuc du Mil que nous voyons depuis le sommet.

Etang du Tuc du Mil

Une fois au dessus de l'étang, il faut aller grosso-modo vers le Nord-Est, Nord-Est-Est pour retrouver le sentier qui traverse depuis le GRT54 vers le col de Cornave. Cela se fait entre de l'orientation, des cairns pas toujours bien placés, de petites barres rocheuses mais toujours sans difficultés. On suit alors le GRT54 dans le brouillard, les nuages étant remontés, pour revenir à la cabane, heureux d'avoir boucler et fait un parcours très sauvage et magnifique.

La nuit va nous faire du bien après cette journée sportive.

En direction du refuge des Estagnous, 14 septembre 2018

Trace GPX sur Google Earth

Même si le secteur recèle encore beaucoup de coins à découvrir comme le pic de Renoué, nous partons aujourd'hui vers le refuge des Estagnous. C'est une balade de toute beauté qui s'annonce avec un temps splendide.

On laisse donc la cabane Trinqué où nous n'aurons vu qu'une personne en trois jours ; quel bonheur de pouvoir être seuls de temps en temps. C'est appréciable. Pour rejoindre le refuge, il suffit de se laisser porter par le GRT54, passer à côté de la cabane de Barlonguère que le berger laisse ouverte en dehors des estives et atteindre le port de Barlonguère. Mongarri et le pic des Trois Comtes à droite, le tuc des Hèches à gauche mais sans sentier et tout droit, c'est la descente vers l'étang Long que nous prenons. La vue en contrebas sur l'étang Long et le mont Valier vaut largement le détour mais en haut du tuc des Hèches c'est encore plus beau.

Depuis le port de Barlonguère, descente vers l'étang Long
Depuis le port de Barlonguère, descente vers l'étang Long

Nous nous contenterons de la vue du col. Cela fait en effet 10 jours que nous marchons et les sacs pèsent sur les épaules. Il faut s'économiser.

Une pause bienvenue au bord de l'étang permet de l'admirer de près ...

L'étang Long
L'étang Long

... et de jeter un oeil sur la galerie qui s'est creusée dans un des derniers névés.

Pont et galerie de neige
Pont et galerie de neige

A partir de maintenant nous allons nous concentrer car la fatigue s'est accumulée et le sentier nécessite de l'attention (passages avec câbles sur barres rocheuses). Mais nous essayons malgré tout de profiter de la beauté du paysage.  La descente vers l'étang Rond est un vrai bonheur avec cet étang aux couleurs changeantes avec l'heure mais aussi selon l'angle et le moment de la descente.

Nous nous arrêtons au bord pour manger et prendre un peu de repos en profitant de la fraîcheur de l'eau. La montée au refuge est suffisamment roulante pour ne pas présenter de difficultés et nous aurons la chance de voir des isards pour la première fois de la semaine ainsi que des marmottes.

Arrivés au refuge, on réserve une place pour Nathalie ; quant à moi, je passerai la nuit dehors sous le tarp avec Joulua qui ne peut pas venir dans le refuge. Et je vais en profiter comme vous le verrez plus tard.

Le soleil commence à baisser et nous allons prendre le repas. La soirée s'annonce belle.

Refuge des Estagnous

Nous mangeons à la même table que les organisateurs de la Verticale du Valier, course qui part du Pla de Lalau et monte au Valier avec comme meilleur temps 1h39 en 2017 ... Bref, eux aussi, ils sont dans un autre monde. On les reverra demain à la cabane secrète mais il vous faudra patienter.

Il est temps d'aller se coucher ; entretemps, j'ai lancé un time lapse du coucher de soleil que tout le monde va admirer régulièrement pendant le repas (le coucher, pas le time lapse). Cela vaut tous les spectacles.

Je profite de la situation pour faire quelques photos de la nuit qui tombe sur le refuge et la vallée encombrée de nuages. La lune éclaire le paysage. Féérique.

Coucher de Lune sur la mer de nuages
Coucher de Lune sur la mer de nuages

Je m'endors avec des étoiles plein la tête avec Joulua qui monte la garde et grognant plusieurs fois durant la nuit. Des randonneurs qui profitent aussi du spectacle ? Qui sait ? Mais cela m'importe peu, je suis bien.

Direction la cabane de Trémul, 15 septembre 2018

Traces GPX sur Google Earth

La voilà la cabane secrète, celle où personne ne passe car elle est difficile d'accès, aucun sentier depuis le col de Pécouch n'étant indiqué. Seule la porte de Trémul est indiquée et comme son nom l'indique, c'est le point de passage pour rentrer dans le plat où se trouve la cabane.

Nous partons du refuge avec de l'eau car nous ne sommes pas sûrs d'en trouver avant la cabane voire même à la cabane. Tout le monde est donc chargé, y compris Joulua.

La montée se fait d'abord au col de Pécouch bien indiqué derrière le refuge. Depuis le col, la vue est superbe sur le refuge, l'étang Rond et l'étang Long et on peut voir une bonne part de notre circuit d'hier.

Etangs Rond et Long depuis le col de Pécouch

On quitte assez rapidement le balisage jaune qui descend vers l'étang de Milouga pour rejoindre le GR10 après la cabane du Taus. Je vois où se trouve la porte de Trémul mais arrivés au pied de la dernière montée, je préfère tomber le sac et trouver le meilleur passage. Après quelques hésitations, la porte s'offre enfin à moi et le passage devient évident, pour l'instant. Je reviens chercher Nathalie et le sac et nous partons franchir la porte. La descente après la porte ne sera pas simple car il y a beaucoup de gros éboulis et je pense ne pas avoir fait le bon choix en partant un peu trop à droite.

Mais comme nous voyons la cabane, le moral reste bon et finalement nous y arrivons à cette cabane où, selon la légende, personne ne vient. Bon OK, nous y arrivons en même temps qu'un jeune couple, lui étant venu avec son gros objectif pour faire de la photo animalière. Ils vont nous expliquer comment trouver le chemin de la descente car j'hésitais pour demain entre le trouver ou rebrousser chemin pour reprendre la balisage jaune de l'autre côté de la porte. La descente se fera donc selon leurs indications.

Coucher de soleil depuis la cabane de Trémul
Coucher de soleil depuis la cabane de Trémul

Ils nous quittent après avoir mangé alors qu'un autre couple arrive. Comme quoi, les légendes ne sont pas toujours vraies. Le couple doit passer la nuit à la cabane mais finalement préfèrera aller dormir ailleurs. Plus tard dans l'après-midi, ce sera un vrai boulevard ... Une partie des coureurs de la Verticale du Valier a décidé de descendre par là. Nous verrons aussi une personne qui n'avait rien à voir avec la course. Bref depuis le début de nos congés, en dehors du monde au refuge, nous n'avons jamais vu autant de monde qu'à cette cabane (voir la description sur le site Refuge, cabanes et abris des Pyrénées).

La cabane est très propre, très (trop ?) bien équipée et de l'eau coule à proximité. Nous n'étions pas obligés de monter autant mais il vaut mieux en avoir trop que pas assez.

Et finalement en fin d'après-midi nous aurons la réelle joie de voir arriver Vincent avec qui nous allons partager la cabane pour la nuit. La soirée sera très agréable. Le coucher de soleil sera aussi beau que la veille.

Coucher de soleil depuis la cabane de Trémul

Bien évidemment, j'en ai profité pour faire un time lapse du coucher.

Le séjour touche à sa fin et nous passons une dernière nuit, excellente.

Descente au Pla de Lalau, 16 septembre 2018

Traces GPX sur google Earth

Vincent nous quitte au matin en direction de la porte et nous partons en direction de la vallée après avoir nettoyé la cabane. Il faut un tout petit peu chercher le début du sentier sans se laisser distraire par les isards qui nous narguent en bordure de forêt. Une fois le sentier trouvé grâce à quelques cairns bien situés, tout est très simple car il est très bien marqué au sol. Il serpente dans la forêt pour se rapprocher de la cascade du Muscadet et suit en rive gauche le ruisseau qui en descend.

Bref, rien de bien difficile pour rejoindre le parking et nous garderons tous ces beaux moments dans notre tête comme ce lever de soleil tout en douceur ce matin.

Lever de soleil depuis la cabane de Trémul
Lever de soleil depuis la cabane de Trémul

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Signature Stéphan Peccini

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