< Previous 10 Pour cela nous comptions monter à la cabane de la Sabine (qui est charmante mais petite et cela a son importance pour la suite) et en faire notre camp de base ou si elle était occupée, bivouaquer dans notre tente. De là, en étoile, nous pouvions faire tous les objectifs ce qui était aussi un des critères de nos vacances. Mais ... tout ne s’est pas passé comme prévu. Samedi, la montée La journée est annoncée belle pour son début mais avec une dégradation à venir ; cette dégradation doit continuer jusqu’à mardi plus ou moins fortement et ensuite le temps doit s’améliorer. On se gare au petit parking au-dessus du barrage de Riete en direction du barrage de Laparan sous un arbre pour maintenir la voiture le plus au frais pendant ces quelques jours. Nous partons pour 7 jours avec 8 à 9 jours de nourriture et les sacs sont lourds : oui, nous aimons notre confort et bien manger. Afin d’éviter tout problème, nous avons prévenu la gendarmerie des Cabannes de la présence de notre voiture. Le départ se fait depuis la passerelle en contrebas sur un chemin bien marqué, bien ba-lisé. Il fait chaud, très chaud. Notre premier but est d’arriver à la cabane de Qioulès pour ravitailler en eau (il y a un captage) et faire une première pause voire notre repas de midi. Attention, le dénivelé est faible mais la dis-tance est longue. Au fur et à mesure que nous nous approchons de la cabane, les nuages s’amoncellent en nombre. On commence à penser que le temps va changer vite et fort mais la météo a prévu des averses orageuses pour fin d’après-midi, seule-ment. Cabane de Quioulès 11 Arrivés à la cabane nous sommes sceptiques. Il a fait chaud, très chaud, les nuages sont là. Que fait-on ? Physiquement, les sacs sont lourds, le temps est à l’orage. La cabane de la Sabine est petite et ne permet pas de passer plusieurs heures à l’intérieur ; enfin, si on peut passer plusieurs heures mais on est en vacances et on a envie d’être à l’aise et non contraints. On décide de patienter et voir com-ment évolue le temps. On n’a pas envie de commencer le premier jour de vacances à se fatiguer à cause des sacs pour arriver trempés à la cabane de la Sabine. On reste donc à la cabane pour manger et se reposer ; on verra plus tard si nous conti-nuons. Nous rencontrons alors deux femmes qui viennent se ravitailler en eau et manger avant de monter aux étangs de Carau pour y bivouaquer. Elles sont comme nous interroga-tives sur le temps mais elles ont les mêmes informations que nous : le temps se dégra-dent en fin d’après-midi. A treize heures elles partent vers les étangs et à treize heures trente, la pluie commence. Pas de chance pour elles mais nous nous disons que nous avons bien fait de rester, on montera demain, journée annoncée comme étant nuageuse mais avec des pluies uniquement le matin. En fait le temps va vraiment changer et la pluie se renforcer ; bien à l’abri de la cabane spacieuse, nous pensons aux deux femmes qui montent et vont devoir s’installer dans leur tente sous la pluie. Vous verrez plus tard qu’elles n’ont pas eu de chance avec le temps, mais rien de grave, heureusement. L’après-midi passe au rythme de la pluie et de l’orage avec les éclairs et le tonnerre qui l’accom-pagnent. La pluie nous offre quelques répits mais nous avons compris que la journée est terminée. Cabane de la Sabine 12 La nuit va se passer avec de grosses averses orageuses comme la montagne sait s’y bien les donner ; l’orage va continuer, intense, jusqu’à sept heures du matin, les coups de tonnerre retentissant jusqu’à dix heures dimanche. Nous ne regrettons donc pas notre choix de rester. Dimanche, courte promenade On se lève et ... ! Les ruisseaux ont gonflé très fortement et même partiellement débordé pour le ruis-seau de Quioulès. Le tonnerre gronde encore un peu mais la pluie est faible et cesse ; toutefois, avec le brouillard l’humidité est forte et tout est détrempé. Il va falloir attendre quinze heures pour que la chaleur du soleil qui arrive à percer un peu le plafond nuageux arrive à sécher le terrain en partie. 13 On décide donc de faire une courte exploration de la coume de Seignac en fonction du temps qu’il fera et de la hauteur du plafond. On va cheminer vers la cabane de Bela puis continuer en sui-vant le chemin et les cairns qui mènent à une des estives du vacher et ce jusqu’au Coude (nom donné localement au changement d’orientation du chemin vers 2100 mètres). Et là on se retrouve à nouveau avec un plafond bas qui nous rattrape et nous préférons descendre rejoindre notre camp de base. Lundi, le beau temps ? Lundi était annoncé comme une belle journée avec une dégradation possible en fin d’après-midi. Le matin confirme cela et nous partons avec comme but de la journée de faire le pic de Thoumasset en passant par le lac sans nom à son nord-est. La montée se fait par la ca-bane de la Sabine en continuant vers les étangs de la Sabine d’en Haut puis en remon-tant plus ou moins par le ruisseau qui provient de ce lac sans nom. On va essayer de trouver un passage en suivant le sentier qui mène au pas de la Soulane et de bifurquer 14 en crête mais les rhododendrons nous sont très hostiles :-) Mauvaise intuition. On va donc redescendre pour suivre le cheminement normal. La montée ne présente pas de difficulté même si elle est raide. Elle se fait dans une cou-lée verte et fleurie. Pic de la Sabine Le lac est dans un cadre minéral au pied du Thoumasset. 15 A la question : « Lundi, le beau temps ? », la réponse n’est vraiment pas sûre. Nous voyons arriver les nuages sur le Thoumasset et dans la vallée de droite, les nuages des-cendent depuis le pas de la Soulane. Nous allons donc faire pareil ; nous décidons de descendre et rentrer avant que le temps change trop. Lorsque nous montons, ce n’est pas en premier pour atteindre un sommet mais pour voir le paysage depuis ce sommet. Les vacances se poursuivant, on préfère réserver le sommet pour un autre jour. Comme dit Nathalie : « La montagne ne bougera pas ». On reprend donc le chemin en sens inverse tout en appréciant le paysage. Cependant au lieu de longer les étangs de la Sabine d’en Haut, nous allons couper pour revenir plus vite vers la cabane ; nous avons mis des cairns au démarrage (en sens inverse de notre descente) après la cabine de Sabine. On repasse par la cabane de la Sabine (saurez-vous la voir dans la photo ?) ... 16 ... sans regretter de ne pas être montés. Le pic de Thoumasset est perdu dans les nuages De retour à la cabane de Quioulès, nous avons le plaisir de revoir le vacher que nous avions vu plus tôt dans la saison, maître de ces estives, grand amateur et vrai champion de courses en montagne, et un éleveur de vaches d’Aston dans la vallée. Ce dernier nous confirmera que l’orage de cette nuit a été exceptionnel, lui-même ne se souvenant pas d’avoir vu un orage ayant duré aussi longtemps. Il nous dit aussi qu’il a rencontré les deux femmes de samedi qui ont passé une très mauvaise nuit sous la tente et qu’elles ont été totalement trempées. 17 Mardi ... rien ? C’est inexact. Mardi, pluie, brouillard. On ne va rien faire de la journée. Mais à midi, nous allons faire connaissance de deux couples qui viennent manger à la cabane avant de repartir pour la cabane de la Sabine. Les pauvres, ils sont détrempés, essorent leurs semelles et tentent de se sécher comme ils peuvent. Ils viennent des étangs de Mirabail et n’ont pas vu le soleil de la matinée et ne le verront pas de la jour-née. Nous nous serons reposés et auront beaucoup lu durant cette journée dans le brouillard. La décision est aussi prise de ne pas monter à la cabane de la Sabine, n’étant toujours pas sûr de la météo. Mercredi, montée vers le Soulanet via Bela Après la journée très pluvieuse de la veille, la journée s'annonce belle. On y croit ! Le soleil éclaire les crêtes autour de nous et on se dit que toute la pluie qui est tombée de-puis quelques jours a dû épuiser les nuages et que le temps va peut-être enfin nous offrir une belle journée. Au moins, cela démarre bien. 18 L'objectif du jour, pas trop ambitieux malgré tout car on n'est jamais assez prudent moralement, est de monter à l'étang du Soulanet en passant par la cabane de Bela puis la Coume de Seignac avant de descendre vers le Soulanet pour rentrer en boucle par la cabane de la Sabine. Nous commençons à monter et nous nous ren-dons compte que la vallée est sous les nuages mais que tout est dégagé au-dessus de nous. Nous restons optimistes face à ce soleil agréable. Mais l'optimisme ne suffit pas ou alors nous ne l'avons pas été suffisamment. Avant d'arriver au Coude, les nuages montent dans la Coume et l'envahissent jusque-là. Nous rencontrons nos premières vaches et comme un remake des jours précédents nous pou-vons nommer ce moment : « Vaches dans la brume ». 19 En même temps que les nuages montent dans la Coume formant la couche basse, le pla-fond nuageux s'installe au-dessus de nous en éta-blissant la couche haute, grise. Et nous sommes au milieu. Nous continuons à monter car le temps ne semble pas prêt pour la pluie. L'arrivée à l'étang de la Coume de Seignac se fait un peu avant 11 heures et le troupeau de vaches est là dans ce joli cirque frontalier. Nous montons, mais sans grand espoir vers la crête du Sal pour observer l'étang de Sou-lanet. Next >