< Previous 50 Quelques passages sont un peu délicats mais c'est très intéressant à parcourir avec une belle vue sur les deux vallées. Arrivés au deuxième sommet la vue des étangs de la Marqueille s'offre à nous avec un beau panorama sur le pic de Tristagne. Nous ne pouvons pas nous attarder là-haut car nos amis doivent redescendre et c'est avec regret que nous prenons le chemin du retour. Il se fait sur les mêmes traces qu'à la montée jusqu'aux étangs avec notre bivouac. Une fois le repas terminé, nos amis rangent leurs affaires et descendent. C'était très agréable de par-tager ces moments avec des personnes ayant les mêmes valeurs montagnardes. Nous nous retrouvons tous seuls, même si nous verrons des randonneurs passer au loin sur le chemin et nous profitons de l'après-midi pour faire une longue sieste à l'ombre du tarp et ensuite se préparer à bouger notre camp de base des étangs de Petsiguer à l'étang de la Oussade. Le soleil se couche sur les étangs nous offrant un beau spectacle d'ombres, reflets et lu-mières. Il ne nous reste qu'à passer une bonne nuit même si notre journée de demain sera courte. 51 Lundi 21 août, nous déménageons Ce matin, nous voyons que la nuit a été fraîche. En effet, un peu de gelée parsème le sol. Mais il fait beau et c’est l’essentiel. La journée va être courte puisque nous ne ferons que passer des étangs de Petsiguer à l’étang de la Oussade, via le refuge du Fourcat. Rien ne presse et nous profitons de chaque instant mais surtout nous retardons, inconsciemment, le moment où nous allons reprendre les gros sacs sur le dos. Étang de Petsiguer Les affaires sont rangées après avoir laissé sécher un peu la tente et nous quittons ce très beau bivouac pour aller vers le refuge. Comment se motiver ? Je pense qu’une ome-lette aux lardons avec des pâtes, une bière et un coca feront l’affaire. Nous partons donc avec cet objectif intermédiaire et les sacs deviennent tout à coup beaucoup plus légers. Joulua, même si elle n’a pas besoin de se motiver, rêve de couennes de jambon et de croutes de fromage au refuge. 52 Étangs de Petsiguer Le chemin nous amène à passer à proximité du lac sans nom pour rejoindre le GR qui vient de l’étang de la Goueille et se dirige vers le refuge. Arrivés aux éboulis au niveau du petit ruisseau, il fait déjà chaud et nous profitons d’une eau bien fraîche pour nous désaltérer. Je vous l’ai dit, rien ne presse ; il faut savoir certains jours aller douce-ment. Nous attaquons les éboulis et dans cette portion, je n’ai qu’un seul conseil : bien suivre les cairns et le balisage ; il n’y aucun danger dans ces gros rochers et vous pouvez vous en éloigner ; vous mettrez alors en pratique une phrase que j’aime bien : « En montagne, on ne se perd pas, on met plus de temps pour arriver » (je ne sais plus de qui elle est). Au milieu, nous rencontrons un groupe de quatre jeunes dont un photographe qui est très intéressé par mon système de fixation de l’appareil sur la sangle de mon sac à dos. Il s’agit d’un clip Peak Design très pratique pour transporter un reflex et y accéder rapidement. Il présente aussi l’avantage d’être compatible avec la plupart des trépieds, dont le mien. 53 Aspre en fond depuis le haut de la grimpette Ils vont aussi vers le refuge mais plus doucement que nous. Rappelez-vous notre moti-vation et comme nous nous rapprochons du premier but, nous nous sentons pousser des ailes (avec modération toutefois), il y a une bonne grimpette à venir avant d’arriver au col qui va nous découvrir le cirque de l’étang Fourcat. Nous l’avons fait régulièrement mais c’est à chaque fois un bonheur d’arriver avec la vision bleue de l’étang avec ses montagnes. Un dernier effort et nous voilà au refuge. Nous y faisons d’agréables rencontres et Joulua aussi (les couennes de jambon sont très appréciées). Pre-mier objectif atteint ! Nous restons quelques temps au calme sur la terrasse de ce refuge qui est le plus haut d’Ariège. Nous repartons ensuite, toujours avec un magnifique soleil avec un espoir : serons-nous seuls à l’étang de la Oussade. En effet, les places de bivouac sont chères là-haut. Mais c’était bien un espoir et pas une crainte. Nous sommes seuls. Il ne reste plus qu’à installer le campement et profiter de l’ombre du tarp pour faire une longue sieste, zens. Nous sentons la fatigue et surtout le manque de récupération ; les 54 muscles commencent à tirer et on le verra dans quelques semaines, nous avons trop tiré sur la mécanique depuis de très long mois sans prendre de réel repos. Dans ces conditions, une routine s’est installée et nous prenons notre goûter avant de se laver et lire, flâner avant de se préparer le repas du soir. Et ce soir, nous allons avoir un grand spectacle. Coucher de soleil sur la Oussade Nous finissons tranquillement notre repas, quand on voit arriver un vautour qui se pose sous le Malcaras, puis un autre, puis encore un, et cela continue pendant au moins une demi-heure avec une bonne quarantaine de rapaces qui viendront passer la nuit dans les barres rocheuses. Voir deux ou trois rapaces, nous en avons l’habitude mais un tel nombre qui se posent au même endroit, cela ne nous était jamais arrivés. C’est sur ce spectacle que nous partons nous coucher, toujours avec un temps et une lumière magnifique. 55 Mardi 22 août, pics Malcaras et Étang Fourcat La nuit a été agréable et sèche ; c’est intéressant car nous montons en premier vers le pic de Malcaras entre gispet (herbe très glissante quand elle est humide) et éboulis sur des pentes allant jusqu’à 50°. Notre objectif est de faire une boucle passant par les deux pics et prenant la crête entre eux deux. Nous connaissons déjà la montée que nous allons prendre tranquillement ; nous sommes partis tôt et la journée est prévue avec du beau temps. On profite du spec-tacle étonnant de ce cirque avec un lac très vert, celui de la Oussade et un bleu profond, celui du Fourcat. C’est un secteur qu’il faut se gagner, mais je vous invite vraiment à le faire. Vous ne le regretterez pas. Col sous le Malcaras avec Montcalm et Estats en face Nous arrivons au col qui descend vers la vallée de Soulcem, toute proche, au niveau de la crête entre les deux pics. Un troupeau de brebis est présent jusqu’au pied du Malcaras et Joulua est toute joyeuse. Mais elle comprend vite qu’elle ne doit rien faire. En effet, la crête côté Soulcem est prati-Pic de Malcaras 56 cable mais côté Fourcat, ce sont des barres rocheuses. Étant une chienne raisonnable et qui écoute bien, elle restera excitée mais sage sans jamais déranger les brebis. Nous montons vers le pic en profitant à chaque instant du spectacle ; il faut mettre un peu les mains sur un très court passage mais sans danger ni difficulté ; les brebis s’écar-tent doucement en nous voyant arriver. La vue du sommet est grandiose ; il est possible de monter à ce pic depuis le barrage de Soulcem avec un tout petit peu d’orientation ; c’est alors plus facile et court que par l’autre côté. Étang du Fourcat et de la Oussade (avec notre bivouac) Il est temps de partir vers le pic de l’étang Fourcat et de rejoindre le col. Au passage, comme je pose mon sac à dos pour prendre l’appareil photo, une brebis pense que je vais donner du sel et s’ap-proche vers nous malgré Joulua qui reste sage-ment assise. Curieuse et gourmande. Une fois le col atteint, nous montons sur la crête, simple. 57 Mais après un quart d’heure nous arrivons dans les difficultés. Et là, même si l’endurance est en-core présente, le dynamisme nous fait défaut avec la fatigue accumulée. Et comme la crête est tech-nique, on va abandonner ce passage. Trop de dan-ger. On descend donc par le même chemin ; au passage un magnifique rocher nous fait un très bon point pour manger avec de l’ombre. La décision est prise de maintenir notre deuxième objectif du jour et de monter au pic de l’étang Fourcat par le chemin classique depuis la Oussade. Le sentier quand il existe est balisé et cairné. Toutefois, un secteur n’est pas bien indiqué et nous allons rater le pas-sage. Qu’à cela ne tienne, il suffit de monter droit dans la pente et les éboulis. C’est simple, non ? Nous retrouvons plus haut le chemin balisé qui arrive au col au-dessus des étangs de Clots. Étangs des Clots Pic de l'étang Fourcat Étangs de la Oussade et du Fourcat 58 La crête opposée à celle que nous voulions faire initialement nous attend. Elle ne pré-sente pas de difficulté si ce n’est d’être un peu glissante par endroit et demande de mettre les mains. Comme pour le Malcaras, le spectacle est au rendez-vous, très minéral. Nous pouvons voir tous nos objectifs de cette semaine et ceux de sorties passées. Spectacle depuis le sommet Après cette belle journée, notre décision est prise. Nous allons faire une journée calme demain avant de rentrer. Et l’objectif de demain c’est balade, bière et coca. 59 Mercredi 23 août, bière et coca ? Va-t-on réussir à tenir notre objectif du jour. C’est le plus court de toutes nos vacances (une demi-heure pour atteindre le refuge) mais le temps n’est pas avec nous. Quelques nuages étaient apparus la veille au soir et ce matin, il pleut et l’orage s’ins-talle. Notre objectif est en danger. Mais la Nature est avec nous et après avoir mangé, nous pouvons partir, l’orage et la pluie ayant laissé la place à un ciel qui se dégage. Avant de s’arrêter au refuge, nous allons monter dans la direction des étangs du Picot pour avoir une vue plongeante sur les étangs et finir tran-quillement nos vacances. Une bière et un coca au refuge après quelques échanges en terrasse. Nous remontons à notre bivouac pour commencer à préparer notre retour fi-nal. Le temps va se dégrader fortement durant la nuit avec un orage assez fort. Aucune crainte pour la tente qui est prévue pour, mais plutôt pour la montée de demain vers l’Andorre. Il faut repasser par les éboulis menant au col sous le pic de Tristagne et s’il pleut, voire s’il fait orage, cela risque d’être dangereux. Next >