< Previous 30 Exactement là où le berger nous avait dit, le troupeau est encore assoupi en attendant que la chaleur arrive ; quelques rares brebis commencent à se mettre à bouger. Nous passons bien à gauche et avant d'arriver à la cascade nous remontons droit dans la pente rejoindre plus haut le GR. Durant cette montée, le passé minier du secteur est présent à tout moment : pylône, renfort de chemin, bâtiment en ruine, ... Il a fallu de nombreux efforts et beaucoup de courage pour bâtir toute cette infrastructure et y travailler par la suite. C'est impressionnant. Arrivés au col, nous pouvons admirer la cabane qui est vrai-ment un bijou ; tout en arrondi avec une avancée au-dessus de la porte, elle domine les deux versants sur la frontière espa-gnole. Elle a été construite avec les pierres des ruines d'anciens bâtiments et les restes des mines environnantes. L'intérieur est simple mais accueillant pour trois personnes. La cabane du col et le tuc de Maubermé Nous profitons d'un banc sur son flanc côté français pour nous couvrir car il fait un peu frais mais surtout le vent se fait sentir et la température ressentie a fortement baissé. 31 En regardant l'Espagne depuis la cabane, le tuc de Maubermé est sur notre droite au bout d'une très belle crête. Mais nous ne la suivrons pas ; le chemin, bien marqué, con-tourne complètement le sommet par le versant espagnol afin de rejoindre l'autre côté, pratiquement sur la crête opposée. Nous cheminons encore dans un monde végétal mais après avoir contourné le tuc, le terrain de-vient très minéral lors de la dernière montée. Elle ne présente pas de difficulté, il n'y a qu'à suivre le chemin ou anticiper en suivant les cairns à dis-tance. Le terrain croule un peu sous les pas sans aucun danger et ne demande pas à mettre les mains. L'arrivée au sommet couronnée par plusieurs cairns imposants offre un magnifique spectacle à 360° même si les degrés Celsius ne sont pas très élevés. 32 Côté Sud vers l'Espagne, le versant est parsemé de lacs, de vallons et de sommets dé-bonnaires au premier plan avant de laisser place plus loin au massif de la Maladeta avec l'Aneto, point culminant des Pyrénées. Pic de Serra Haute, de Canéjan et de Crabère plus loin Les crêtes proposent à notre regard d'aller d'un côté vers les pics de Serre Haute, de Ca-néjan, de Crabère, de l'autre vers le pic de l'Homme, la mail de Bulard, le pic de Ville-neuve. 33 Un autre spectacle s'offre à nous, tout en bas dans la vallée au niveau du barrage. Le berger a regroupé son troupeau en vue de lui faire les soins nécessaires ; le mouvement vu d'en haut est superbe pour amener les goueilles à se di-riger vers l'enclos. Même s'ils ne sont pas bien grands à cette distance, nous pouvons apprécier la complicité dans le travail entre le berger et ses chiens qui amènent rapidement le trou-peau à rentrer dans cet enclos. Après avoir apprécié ce grand spectacle que la montagne et ses occupants nous offrent, il faut re-partir ; le vent n'est pas très agréable pour rester longtemps au sommet. En descendant, nous rencontrons quelques per-sonnes qui s'attaquent aussi au sommet mais le coin est suffisamment sauvage pour se sentir seuls, isolés, comme nous aimons l'être. Dans ce terrain un peu croulant, la descente nécessite un peu plus d'attention mais il ne faut pas avoir peur de glisser légèrement dans les petits éboulis. Nous revenons vers le col par le même chemin pour rejoindre la cabane. L'après-midi sera consacré au repos et à la balade vers la cabane EDF afin de profiter du bel après-midi au soleil. 34 La journée se finit tranquillement avec la mer de nuages qui est remontée et au moment où nous nous installons dans la partie nuit pour dormir, deux hommes arrivent avec l'intention de passer une bonne soirée autour de grillades et autres joyeusetés. Toutefois quand ils apprennent que nous sommes déjà là et prêts à dormir, très genti-ment ils décident de monter à la cabane du col d'Urets. Nous les en remercions pour notre sommeil. Mercredi 16 août, Pic de l'Homme Nous souhaitons rentrer aujourd'hui pour se laisser la journée de demain en prépara-tion à la troisième semaine. On va donc faire une sortie en matinée et descendre l'après-midi. Les trois jours sont réussis et on a fait ce que nous voulions. Comme vous avez pu le lire précédemment, le pic de l'Homme est sur la crête fronta-lière et pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté du col par rapport au Maubermé, nous allons y monter. Versant espagnol Le temps est plus couvert que la veille sans être menaçant. La montée se fait vers le col d'Urets avec toujours le troupeau sur le GR qu'il faut con-tourner par la gauche. Mais en montant, on trouve une brebis pas très en forme sur le chemin avant d'arriver au troupeau. 35 Afin de ne pas la stresser on passe au loin car nous sentons très bien qu'elle n'est pas bien et qu'elle aurait des difficultés à s'éloigner. La montée au pic depuis le col où nous nous sommes bien couverts, se fait toujours au travers de vestiges miniers dans un décor très minéral, le sommet étant constitué uniquement de roches. On voit comment rejoindre la mail de Bulard pour une prochaine fois où nous viendrons dans ce sec-teur avec la possibilité de redescendre sous le pic de Villeneuve. Nous retournons vers le col par le même chemin. En revenant à la cabane, on trouve le troupeau et pour l'éviter on choisit un autre che-min qui nous amène auprès de la brebis du matin qui n'aura pas survécu. En discutant avec le berger, il nous confirmera qu'il l'avait identifiée la veille comme étant malade et marquée en conséquence. C'est comme cela que nous aurons vérifié ensemble que nous parlions de la même. Le berger nous annonce qu'il va bouger tout le troupeau vers la cabane d'Artignan afin de retrouver deux autres brebis isolées et potentiellement ma-lades aussi. La malchance continuant, il a aussi découvert une brebis décapitée. Ce n'est pas une bonne journée pour lui, hélas. Nous repartons vers le parking après avoir mangé et salué une dernière fois le berger qui est une personne à découvrir. J'espère le revoir. Il faut maintenant se préparer à la troisième semaine. La mail de Bulard 37 Étape 3 : Étangs de Petsiguer et de la Oussade Préambule Déjà deux semaines de vacances passées ! Nous attaquons la troisième et dernière se-maine. Celle-là est un peu particulière car nous nous sommes donnés rendez-vous avec des amis qui ont décidé de passer trois jours avec nous aux étangs de Petsiguer, de ven-dredi à dimanche. Deux options s'offrent à nous pour monter aux étangs de Petsiguer. 38 La première partant de la centrale électrique de Pradière et passant par le barrage d'Izourt néces-site de monter environ 1300 mètres de dénivelée ; comme nous sommes en totale autonomie (tente et nourriture) pour pourvoir faire 9 jours et si nous ne voulons pas trop nous fatiguer pour faire les jours suivants, il faudrait couper en deux ; vous vous rappelez que c'est la troisième semaine ; la montagne nous gagne mais la sagesse aussi. La deuxième est moins esprit montagne pour dé-marrer car le départ se fait depuis la station an-dorrane d'Arcalis. Le parking est à plus de 2200 mètre d'altitude et nous devons passer deux cols dont celui de l'Albeille à la frontière mais en limi-tant la journée à 600 mètres de dénivelée. Le choix est vite fait. Nous connaissons bien la montée par Pradière et nous préférons donc choisir la deuxième option qui nous permettra d'être en forme pour les objectifs que nous nous fixons : Aspre, Tristagne, Malcaras, pic de l'étang Froucat ... et balades tranquilles. Vendredi 18 août, montée aux étangs Choisir de monter depuis Arcalis réduit le temps de marche mais augmente le temps de route. 3h30 pour rejoindre le parking avec l'envie de ne pas partir trop tard pour mar-cher ; nous allons nous lever tôt pour démarrer avant 9h30 notre première journée. Nous serons mieux aux étangs de Petsiguer pour passer le temps. 39 La station d'Arcalis représente ce que nous n'ai-mons pas en montagne, mais il faut avouer que c'est très bien pour les personnes qui n'ont pas une grande forme physique ou qui veulent se prome-ner avec de petits enfants en partant depuis la sta-tion pour rejoindre les étangs par le GRT. Une fois passé un petit col, on se retrouve dans un très beau cirque et des lacs agréables. On se gare au bout de la route goudronnée où du monde est déjà présent et monte vers les lacs ou le pic de Tristagne. Nous démarrons tranquillement avec notre charge sur le dos, Joulua y compris (non pas sur mon dos ; elle porte ses croquettes sur son dos). On suit le GRT qui nous amène au bord de l'Estany Primer mais nous passons sur le chemin qui le surplombe et non sur sa rive. Il y a moins de monde et cela m'évite d'avoir à gérer Joulua et sur-tout de lui donner des ordres pour ne pas gêner les gens. Nous sommes là pour être zen, elle aussi. Au point de croisement entre le sentier qui monte au pic de Tristagne et le GRT qui con-tinue vers le port de l'Albeille, nous nous retrouvons seuls, tout le monde partant vers le pic. Cela nous arrange bien. La dernière montée vers le port est très minérale car elle se fait dans les éboulis mais sans difficulté, le chemin étant bien marqué. En chemin nous rencontrons un groupe de jeunes qui venait dans le sens inverse et qui avait passé quelques jours au niveau du refuge. Next >