Jour 13
De Trapech du Milieu au gîte d'Eylie
En route pour le gîte d'Eylie d'en Haut sur le GR10
Lors du dernier récit, je vous annonçais la fin proche de notre traversée depuis la cabane du Trapech du Milieu.
Deux jours ! Il nous reste deux jours et nous serons à la fin de notre périple GRd'iste Ariégeois, mais pas à la fin de nos vacances.
Début de matinée classique pour notre journée vers le gîte d'Eylie. Qui dit gîte dit ... douche, lavage des affaires, bons repas, bière, ... Du changement dans notre routine à venir.
Nous partons à 7h40 en direction de la cabane du Clot du Lac sous le Tuc du Coucou. Cette section nous est très bien connue car nous y passons souvent soit en provenance du Pla de La Lau ou du parking de la Pucelle, pour monter au Tuc du Pourtillou ou aller aux étangs de la Montagnette.
En passant au dessus de la cabane de Trapech d'en Haut (tout petit abri bien construit), nous apercevons le troupeau qui finit sa nuit entre le tuc du Coucou et le tuc de Luron et qui commence à venir pour aller s'installer vers le tuc de Pourtillou comme d'habitude.
Nous aurons largement le temps de passer le col à la cabane du Clot du Lac pour ne pas le déranger et ne pas importuner les patous dont nous avons un mauvais souvenir. (voir cet article).
Le rythme s'accélère pour passer au plus vite mais bientôt les patous accourent vers nous en aboyant. Mais au lieu de s'arrêter à bonne distance du troupeau qui est à plus de 500 mètres de nous, ils continuent. J'attache Joulua et au lieu de suivre le GR10, je décide de couper direct en crête pour nous éloigner du troupeau. Cela ne rassure toujours pas les patous qui viennent au contact alors que nous ne sommes pas une menace et que nous faisons en sorte de ne pas aller vers les brebis.
Tant pis, je hausse la voix pour leur demander de reculer, ce qu'ils vont faire quand ils voient que j'insiste. Les bergers nous ont vu au loin mais n'ont jamais rappelé les patous.
Cet épisode passé, nous basculons sur la vallée d'Orle avec le col de l'Arech en vue.
La descente se fait sans problème et nous passons à la cabane du Besset, nettoyée il y a quelques semaines par les prémices des Veilleurs de Cabanes. Elle est toujours propre et nous avons la surprise de voir que des travaux ont été réalisés pour amener l'eau mieux que ce qui existait précédemment.
Dans la descente nous rencontrons un randonneur du cru qui monte dans l'autre sens et que nous retrouverons plus tard au refuge d'Araing. Il aime bien arpenter le secteur. Il nous annonce des orages pour midi, heure à laquelle je pense être à proximité du col de l'Arech. Le rythme s'accélère à nouveau et la montée dans les fougères n'est pas agréable. Il fait chaud et Joulua monte en température (comme dans notre action de nettoyage de la cabane de Lasplanous avec Eric).
Les nuages sont formés mais il ne pleut pas et il n'y a pas de menace visible. Nous nous arrêtons à la cabane de l'Arech pour nous reposer un peu, préparer le taboulé pour qu'il gonfle bien et ravitailler en eau.
Nous repartons rapidement et passons le col sans encombre. La descente a été refaite mais à 2 ou 3 endroits, le balisage n'a pas suivi. Le chemin a été tracé dans les rhododendrons ; il est large mais pas encore tassé et les pluies des jours précédents l'ont transformé en boue. Comme il ne pleut pas, nous nous arrêtons sur des rochers pour manger au sec et nous voilà repartis vers le gîte d'Eylie d'en Haut.
Nous avons enfin en vue le gîte. Bientôt le confort mérité !
A l'arrivée après avoir parcouru 16 kilomètres et environ 1500 mètres de D+, nous nous annonçons à Nelly et Claude, toujours souriants. Nous nous désaltérons et discutons un peu. Nous leur avions annoncé plusieurs semaines avant, quand nous étions venus déposer le bidon, que nous serions chez eux ce jour-là et nous y sommes ! Tout ne s'est pas fait comme prévu, comme vous avez pu le lire auparavant mais le jour de passage est respecté.
Après avoir récupéré quelques affaires dans notre bidon, c'est parti pour une grosse douche, un lavage d'affaires (avec un très gentil service de Nelly) et nous voilà prêts pour prendre l'apéritif et manger un excellent repas maison avec des produits locaux : soupe, cassoulet et crumble. Quel régal ! Nous étions 11 à table avec des Espagnols qui font la Pass'Aran et que nous reverrons demain. Le téléphone passe bien et Nathalie en profite pour donner et prendre des nouvelles ; elle a la surprise d'apprendre qu'elle a une petite-nièce de plus née hier.
Une belle journée finalement, qui finit bien mieux qu'elle avait (un peu mal) démarrée. Au lit, au calme, sur de bons matelas, bien à l'abri et au chaud, toutes les conditions sont présentes pour finir demain notre première partie de vacances. A nous la Haute-Garonne (enfin , un peu).
Jour 14
Du gîte d'Eylie au col d'Auéran, fin de notre GR10
Du gîte d'Eylie au col d'Auéran, fin de notre GR10
Après une superbe nuit, dans des lits confortables, il faut se motiver un peu pour se lever. Enfin, pas trop quand même puisqu'un très bon petit déjeuner nous attend à 7h30. Tout notre linge est sec et nous pouvons le ranger.
Le petit déjeuner nous change des habitudes avec café, chocolat au lait, pain, beurre, confitures ... maison bien évidemment. Nous traînons un peu avant de redémarrer ; nous profitons du fait que Nelly et Claude vendent du fromage pour en prendre un peu ; c'est du Toudeilles bien affiné qui sera un vrai régal.
Nous prenons congé de nos hôtes en leur donnant rendez-vous à dans trois jours. En effet, nous allons aujourd'hui jusqu'au col d'Auéran, objectif du GR10 Ariégeois, pour dormir à la cabane de l'étang d'Araing ; la cabane d'Uls était notre objectif initial mais elle nous a été vivement déconseillée. Nous préférons donc ne pas prendre de risque et revenir sur nos pas pour ce dernier jour de traversée.
Ensuite, nous ferons une journée de repos sur place avec la montée au pic de Crabère, dernier sommet Ariégeois en allant vers l'Ouest, avant de revenir au gîte passer une deuxième nuit et récupérer notre dernier bidon de nourriture pour faire une boucle de 5 jours entre Ariège et Val d'Aran.
A nous maintenant la longue montée vers la col de la Serre d'Araing. Nous partons derrière nos compagnons de repas espagnols qui avancent à un rythme très proche du nôtre. Joulua ne sait plus où donner de la tête, pensant qu'ils sont avec nous. Je vais devoir l'attacher quelques temps afin qu'ils nous devancent suffisamment.
La montée se fait en forêt pendant 500 mètres de D+ environ puis le GR10 s'ouvre ensuite pour rejoindre le village des mines de Bentaillou. Le passé minier est partout présent et nous accompagne jusqu'au col. Et là notre destination finale en vue !
Et que voit-on en bas près du barrage ? Le refuge qui nous attend pour une bonne boisson fraîche et plus si affinité. Tout au long du parcours nous retrouvons à intervalles réguliers nos colocataires de la veille ; nous allons manger avec eux. Au menu une omelette aux lardons et notre fromage, très bon. Le tout accompagné d'un coca et d'une grande bière artisanale.
Nous prenons le temps car nous savons que la fin est proche ... Pas la nôtre, mais celle de notre périple.
Après 1 heure de repos, nous repartons, toujours chargés de nos sacs. Le gardien nous propose de les laisser mais nous ne le ferons pas. Nous aurons donc fait toute notre traversée en conditions complètes d'autonomie.
Rejoindre le col d'Auéran est rapide et nous y sommes à 15h15 soit exactement, à la minute près, 2 semaines après avoir démarré.
Même Joulua apprécie ce moment ! Plus de 200 kilomètres sur le GR10 (et quelques petites variantes), entre 16 et 17000 mètres de D+, nous y sommes avec un grand plaisir que nous savourons là-haut. D'un côté la Haute-Garonne ...
... et de l'autre l'Ariège.
Les 2 semaines ont été agréables, comme le temps. Les cabanes étaient accueillantes. Les rencontres étaient très belles. Nous n'avons ni galéré ni souffert. Que du bonheur !
C'est avec un peu d'émotion que nous reprenons le chemin vers l'étang d'Araing pour passer la nuit à la cabane. Mais avant, on fête cela avec un goûter au refuge : jus d'orange et 2 boules de glace, appréciés à leur juste valeur. Départ pour la cabane où nous arrivons à 17h30, seuls, aujourd'hui.
Nous nous installons au 1er pour dormir où 10 personnes tiennent sans problème et en bas pour manger avec une grande table et une belle cheminée. Nous profitons des instants de calme et patientons avant le repas, tranquillement, heureux d'avoir atteint notre objectif dans de très bonnes conditions. Un bon repas : purée, fromage, flan, gâteau, chocolat. C'est la fête à la cabane (demain sera aussi festif mais pour d'autres raisons).
Cette nuit le vent va souffler, fort, très fort. La cabane craque au niveau de la toiture et nous n'allons pas très bien dormir, réveillés par les bruits et le souffle.
A partir de demain, nous avons du bonus et nous allons pouvoir faire ce que nous avions prévu. Mais ça, c'est une autre histoire qui commencera par un beau lever de soleil qui augure encore de très beaux jours à venir.